La Cantine Scolaire d’Ouilly-le-VicomteLa Cantine Scolaire d’Ouilly-le-Vicomte (1910).

Saisie du texte : S. Pestel pour la collection électronique de la Médiathèque André Malraux de Lisieux (16.VI.2013)
Texte relu par A. Guézou.
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Orthographe et graphie conservées.
Texte établi sur l'exemplaire de la Médiathèque (Bm Lx : Norm 31bis) de la Revue illustrée du Calvados, 4e année n°4 - avril 1910.

La Cantine Scolaire d’Ouilly-le-Vicomte

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CRÉATION. – Les trois communes d’Ouilly-le-Vicomte, Rocques et Norolles, réunies pour l’instruction primaire, comptent ensemble 894 habitants, dispersés sur une surface territoriale de 2105 hectares. Beaucoup d’enfants résident à plus de trois kilomètres des écoles et ne peuvent prendre le repas de midi dans leurs familles ; d’autre part la municipalité n’avait pas manqué de s’apercevoir, dès longtemps, que les secours en nature distribués aux familles chargées d’enfants ne profitaient guère à ces derniers. Pour cette double raison, M. Emile Pichard, maire, proposa, en 1905, au Conseil municipal d’Ouilly, la création d’une cantine scolaire dont le siège serait aux écoles. La proposition fut l’objet d’un vote favorable. La cantine fut crée.

FONCTIONNEMENT. – La cantine dont le but était de fournir un repas chaud, à midi, aux élèves indigents admis à cet avantage fut installée dans un local dépendant de l’école des garçons. Les repas La Cantine Scolaire d’Ouilly-le-Vicomtefurent d’abord servis sous les préaux couverts mais non fermés des deux écoles. Installation défectueuse, mais qui heureusement ne fut que provisoire.

 Une vaste salle récemment construite et que représente une de nos gravures reçoit les convives de la cantine. Cette salle est due à l’initiative éclairée et persévérante de M. E. Pichard, maire. Elle s’ouvre sur la cour de l’école de garçons et mesure 14 mètres sur 5.

Une commission de cinq membres établit chaque année le budget. La cantine fonctionne pendant quatre mois et demi ou cinq mois, en hiver. L’instituteur reçoit les livraisons des denrées et les distribue suivant les besoins à la femme de service chargée de la préparation des repas avec la collaboration de quelques-unes des plus grandes élèves de l’école des filles, initiées ainsi aux occupations ménagères. L’organisation fut dès l’abord assez perfectionnée pour que la Commission pût fournir des repas payés 0 fr. 25. Le nombre de ces repas a été de 5,558 pour la somme de 1,389 fr. 50 du 11 décembre 1905 au 2 avril 1909.

Les ressources sont fournies par des dons en argent et en nature, émanant de particuliers généreux, une allocation du Bureau de Bienfaisance de 100 francs par an et une souscription des Membres du Conseil municipal d’Ouilly, dont le total s’élève à 340 francs.

Le menu est varié pour chaque jour de la semaine, il comprend un potage gras ou maigre, un plat de légumes ou purée, un dessert confitures, 200 grammes de pain, un verre boisson de cidre.

RÉSULTATS. – L’excellente organisation de la cantine avec des ressources assurées, a permis de distribuer du 11 décembre 1905 au 1er mars 1910, 9,125 repas gratuits et 6,843 repas payants. Le chiffre moyen des enfants qui s’assoient chaque jour à la table de la cantine est de 40.

L’œuvre de la cantine est donc florissante et son encaisse (725 francs 50 au 31 décembre 1909) fait bien augurer de sa vitalité.

Sa création a eu d’autre part de très heureuses conséquences. C’est d’abord (pour une municipalité soucieuse, comme celle d’Ouilly, de faire tout le bien dont elle est capable), l’assurance que ses fonds d’assistance sont bien employés ; c’est ensuite le bien-être et la santé à l’école ; c’est la régularité dans la fréquentation scolaire ; c’est enfin un essai pratique de la fraternité sociale par l’égalité absolue du traitement, à la salle commune, de tous les enfants sans distinction d’origine ni de fortune.


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