SELECTIONS PRECEDENTES : tous les textes présentés dans nos sélections mensuelles depuis juin 1996.

(08.98), UNE CHINOISE (1894) d'Aurélien Scholl (1833-1902) : "Ce n'était pas une Chinoise, mais une Annamite, - une pauvre Annamite de dix-sept ans, bien jaune et bien mince, échouée dans cette abominable maison après de navrantes aventures. À treize ans, servante dans une buvette à matelots de la rue Catinat, à Saïgon, elle avait consenti à suivre en Europe un mécanicien des Messageries Maritimes qui, las d'elle en rentrant à Marseille, l'expédiait bientôt sur Toulon où elle se plaçait dans une gargote de la rue du Canon. Là, elle faisait rencontre d'un bellâtre de la maistrance qui, après l'avoir gardée un an, entre deux campagnes, l'abandonnait avec un bébé de deux mois. Quelques semaines après le départ du père, l'enfant mourut..." (chinoise.htm).

(07.98), PRIX DE VERTU FONDES PAR M. DE MONTYON : discours prononcé par M. Nodier, directeur de l'Académie française, dans la séance du 11 Août 1836, sur les prix de vertu... : "Pour répandre les bons exemples, faire connaître les actions vertueuses et encourager à les imiter, l'Académie charge son secrétaire perpétuel de réunir les traits de vertu, de dévouement et d'humanité, qui ont donné lieu aux récompenses ci-dessus énoncées, et d'en faire un livret en tête duquel sera placé le discours que M. le Directeur actuel de l'Académie aura prononcé dans la séance publique du 11 Août 1836 ; le tout sera imprimé et tiré à huit mille exemplaires, dont un nombre considérable sera envoyé à MM. les préfets, avec invitation de les faire distribuer à MM. les sous-préfets et maires des communes de leur département..." (privertu.htm).

(06.98), LA DIVETTE, suivie de PETITE CORA (1896) de Jules Claretie (1840-1913) : "- Et moi aussi, j'ai chanté la chansonnette, Mademoiselle Marion Gervais, dit le général C... La chanteuse encore toute joyeuse du grand succès qu'elle venait de remporter dans ce salon mondain, fière des applaudissements de deux ambassadeurs que lui avait présentés la princesse, regarda le général en riant. «Comment, vous, général ? - Moi, Mademoiselle !» Ils étaient seuls dans le petit salon où la divette, avant de quitter l'hôtel de Louverchal, se reposait, ôtant ses gants, très longs, respirant un peu et voulant être seule, loin de la badauderie des compliments courants..." (divette.htm ; ptitcora.htm).

(05.98), BERTHE MORISOT (Madame Eugène Manet) : Exposition de son oeuvre du 5 mars au 21 mars 1896 chez Durand-Ruel, rue Laffitte et rue Le Peletier / avec portrait photogravé d'après Edouard Manet, préface par Stéphane Mallarmé.- Paris, [1896] : "Tant de clairs tableaux irisés, ici, exacts, primesautiers, eux peuvent attendre avec le sourire futur, consentiront que comme titre au livret qui les classe, un Nom, avant de se résoudre en leur qualité, pour lui-même prononcé ou le charme extraordinaire avec lequel il fut porté, évoque une figure de race, dans la vie et de personnelle élégance extrêmes. Paris la connut peu, si sienne, par lignée et invention dans la grâce, sauf à des rencontres comme celle-ci, fastes, les expositions ordinairement de Monet et Renoir, quelque part où serait un Degas, devant Puvis de Chavannes ou Whistler, plusieurs les hôtes du haut salon, le soir ; en la matinée, atelier très discret, dont les lambris Empire encastrèrent des toiles d'Edouard Manet..." (catalog.htm ; morisot.htm).

(04.98), L'HABIT VERT (1849) d'Emile Augier (1820-1889) et Alfred de Musset (1810-1857) : "Le théâtre représente une mansarde. - Porte au fond donnant sur un corridor. - Fenêtre à gauche. - Porte à droite. - Un devant de cheminée dans un coin à droite. - Un chevalet de peintre à droite. - Une petite table de noyer à gauche, devant la fenêtre. - Trois chaises de paille. - Au fond, à gauche, une armoire de noyer..." (habivert.htm).

(03.98), LETTRE A LA JEUNESSE (1897) : "- Où allez-vous, jeunes gens, où allez-vous, étudiants, qui courez en bandes par les rues, manifestant au nom de vos colères et de vos enthousiasmes, éprouvant l'impérieux besoin de jeter publiquement le cri de vos consciences indignées ?..." et LETTRE A LA FRANCE (1898) : "Dans les affreux jours de trouble moral que nous traversons, au moment où la conscience publique paraît s'obscurcir, c'est à toi que je m'adresse, France, à la nation, à la patrie !..." deux brochures d'Emile Zola (1840-1902) qui précèdent la publication du célèbre J'accuse. (letjeuns.htm ; letfranc.htm).

(02.98), DE LA MODE (1858) de Théophile Gautier (1811-1872) : "Pourquoi l'art du vêtement est-il abandonné tout entier au caprice des tailleurs et des couturières, dans une civilisation où l'habit est d'une grande importance, puisque, par suite des idées morales et du climat, le nu n'y paraît jamais? Le vêtement, à l'époque moderne, est devenu pour l'homme une sorte de peau dont il ne se sépare sous aucun prétexte et qui lui adhère comme le pelage à un animal, à ce point que la forme réelle du corps est de nos jours tout à fait tombée en oubli..." (delamode.htm).

(01.98), LES DELIQUESCENCES POEMES DECADENTS D'ADORE FLOUPETTE (1885) d'Henri Beauclair (1860-1919) et Gabriel Vicaire (1848-1900) : "Mon vieil ami et camarade de classe, Adoré Floupette, poète décadent, est venu l'autre jour me faire une proposition singulière. Il s'agissait d'écrire une préface à son étonnant recueil de vers, les Déliquescences. Tout d'abord je me suis récrié comme un beau diable : «Mais, Adoré, tu n'y penses pas. Moi, simple pharmacien de deuxième classe, rue des Canettes, un potard, comme on dit dans le monde, servir d'introducteur à un homme comme toi ! On en rira longtemps au «Panier fleuri»..." (deliqu01.htm)

(12.97), LE JUGEMENT DE PARIS et LA RUE SAINTE-AMENDEE (1881) de Marc de Montifaud (1849-1912) : "On venait de verser la dernière tasse de thé chez la baronne de Froideville, et quelques intimes tardaient encore à partir. De ce nombre se trouvait Mme Claire de Juilly, qui piquait des points à sa tapisserie orange, lorsque la porte du salon s'étant doucement entrebâillée, le valet de chambre jeta le nom du comte Raymond de Sivrac, retenu à l'étranger depuis plus de deux ans... (jugtpari.htm, rustamen.htm).

(11.97), L'HOMME QUI A VU LE DIABLE (1908) de Gaston Leroux (1868-1927) : "Le coup de tonnerre fut si violent que nous pensâmes que le coin de forêt poussant au-dessus de nos têtes avait été foudroyé et que la voûte de la caverne allait être fendue, comme d'un coup de hache, par le géant de la tempête. Au fond de l'antre, nos mains se saisirent, s'étreignirent dans cette obscurité préhistorique, et l'on entendit le gémissement des marcassins que nous venions de faire prisonniers..." (homdiabl.htm)

(10.97), REGRETS SUR MA VIEILLE ROBE DE CHAMBRE OU AVIS A CEUX QUI ONT PLUS DE GOUT QUE DE FORTUNE de Denis Diderot (1713-1784) : "Pourquoi ne l'avoir pas gardée ? Elle était faite à moi ; j'étais fait à elle. Elle moulait tous les plis de mon corps sans le gêner ; j'étais pittoresque et beau. L'autre, raide, empesée, me mannequine. Il n'y avait aucun besoin auquel sa complaisance ne se prêtât..." (diderot.htm).

(09.97), H.B. de Prosper Mérimée (1803-1870) : "Il y a un passage de l'Odyssée qui me revient souvent en mémoire. Le spectre d'Elpénor apparaît à Ulysse, et lui demande les honneurs funèbres..." (hb.htm) et NOTICE SUR MONSIEUR BEYLE PAR LUI-MÊME de Stendhal (1783-1842) : "Il pleut à verse. Je me souviens que Jules Janin me disait : - Ah ! quel bel article nous ferions sur vous si vous étiez mort ! Afin d'échapper aux phrases, j'ai la fantaisie de faire moi-même cet article..." (beyle.htm).

(08.97), LA DERNIERE LETTRE DU MATELOT de Georges Eekhoud (1854-1927) : "A propos, l'ami Marius, espèce de samaritain de lettres, j'ai conservé quelque chose pour vous !» me dit à la fin d'un dîner, où nous avions beaucoup causé marine et navigation, le courtier et armateur Josse Deridder, du quai Ortélius, à Anvers, chez qui j'étais allé passer mon congé de Noël..." (matelot.htm).

(07.97), MAUDITE MAISON (1868) d'Emile Gaboriau (1832-1873) : "MÉDISANCE ou calomnie, voilà des années qu'on dit pis que pendre des propriétaires. Il est temps d'essayer de les réhabiliter s'il se peut. En somme, de quoi les accuse-t-on ? D'augmenter sans cesse et sans raison leurs loyers. Eh bien ! il en est un qui ne les augmente pas..." (modimeso.htm).

(06.97), L'OEIL SANS PAUPIERE (1832) de Philarète Chasles (1798-1873) : "Hallowe'en, Hallowe'en ! criaient-ils tous, c'est ce soir la nuit sainte, la belle nuit des skelpies et des fairies ! Carrick ! et toi, Colean, venez-vous ? Tous les paysans de Carrick-Border sont là, nos Megs et nos Jeannies y viendront aussi. Nous apporterons du bon whisky dans des brocs d'étain, de l'ale fumeuse, le parritch savoureux..." (oeilsans.htm).

(05.97), LA BIEVRE (éd. de 1914) de Joris-Karl Huysmans (1848-1907) : "La Bièvre représente aujourd'hui le plus parfait symbole de la misère féminine exploitée par une grande ville. Née dans l'étang de Saint-Quentin, près de Trappes, elle court, fluette, dans la vallée qui porte son nom, et, mythologiquement, on se la figure, incarnée en une fillette à peine pubère, en une naïade toute petite, jouant encore à la poupée, sous les saules..." (bievre.htm).

(04.97), QU'EST-CE QU'UNE NATION ? (1882) d' Ernest Renan, (1823-1892) : "Je me propose d'analyser avec vous une idée, claire en apparence, mais qui prête aux plus dangereux malentendus... on confond la race avec la nation, et l'on attribue à des groupes ethnographiques ou plutôt linguistiques une souveraineté analogue à celle des peuples réellement existants..." (nation01.htm).

(03.97), LE DIAMANT DE L'HERBE (1859) de Xavier Forneret (1809-1884) : "Selon, je crois, des dires, le ver luisant annonce par son apparition plus ou moins lumineuse, plus ou moins renouvelée, plus ou moins près de certain endroit, plus ou moins multipliée, car, toujours selon les dires, il se meut sous l'influence de ce qui doit advenir, le ver luisant présage ou une tempête sur mer, ou une révolution sur terre : alors il est sombre, se rallume et s'éteint..." (diamant.htm)

(02.97), OURIKA (1823) de Claire de Duras (1778-1828) : "J'étais arrivé depuis peu de mois de Montpellier, et je suivais à Paris la profession de la médecine, lorsque je fus appelé un matin au faubourg Saint-Jacques, pour voir dans un couvent une jeune religieuse malade. L'empereur Napoléon avait permis depuis peu le rétablissement de quelques-uns de ces couvents : celui où je me rendais était destiné à l'éducation de la jeunesse, et appartenait à l'ordre des Ursulines..." (ourika01.htm).

(01.97), LE MINISTERE PUBLIC (1832) de Charles Rabou, (1803-1871) : "Pierre Leroux était un pauvre charretier des environs de Beaugency. Aprèsavoir passé sa journée à conduire à travers les champs les trois chevaux qui formaient l'attelage ordinaire de sa charrette, quand venait le soir, il rentrait à la ferme où il servait, soupait sans grandes paroles avec les autres valets, allumait une lanterne, puis allait se coucher dans une manière de soupente pratiquée en un coin de l'écurie..." (minister.htm).

(12.96), UNE EXECUTION (1890) de Jean Revel, (1848-1925) : "En déroute, l'armée, battue à La Londe et à Moulineaux, s'est répandue en arrière, éparse, comme une marée tumultueuse. Un nouveau général en chef est venu, le général Saussier, ancien colonel de l'armée de Metz, évadé d'Allemagne, coeur gonflé de rage patriotique, parlant peu, tout énergie..." (executio.htm).

(11.96), LA BATAILLE DE BOUVINES (1888) d'Ernest Lavisse (1842-1922) : "Je ne songeais guère à la bataille de Bouvines, quand M. le général de Galliffet m'informa qu'un comité a entrepris de célébrer cette journée, en conviant les artistes à la représenter dans ses plus beaux épisodes, et le public à contribuer aux frais du culte de ce souvenir national..." (lavisse.zip, 15k).

(10.96), LE BIBLIOMANE (1831) de Charles Nodier (1780-1844) : "Vous avez tous connu ce bon Théodore, sur la tombe duquel je viens jeter des fleurs, en priant le ciel que la terre lui soit légère..." (biblioma.htm).

(09.96), SONYEUSE (1903) de Jean Lorrain (1855-1906) : "Il y a une dizaine d'années au Champ de Mars, dans la salle même où la folie du mouvement des Espagnoles de Dannat se déhanchait et se tordait, démoniaque et frénétique, pour l'exaspération grande du bourgeois, presque vis-à-vis de cette peinture exacerbée et brutalement poussée au bleu, sur la même cimaise où Boutet de Monvel exposait la nullité sur porcelaine de ses Dianes vaselinées et de ses mondaines aux yeux d'émail,..." (sonyeu.zip, 36 k)

(08.96), POINT DE LENDEMAIN (1777) de Vivant Denon (1747-1825) : "J'aimais éperdument la comtesse de *** ; j'avais vingt ans, et j'étais ingénu ; elle me trompa ; je me fâchai ; elle me quitta. J'étais ingénu, je la regrettai ; j'avais vingt ans, elle me pardonna ; et comme j'avais vingt ans, que j'étais ingénu, toujours trompé, mais plus quitté, je me croyais l'amant le mieux aimé, partant le plus heureux des hommes..." (denon.zip, 16.7 k)

(07.96), LES NUITS D'ETE d'Hector Berlioz, six mélodies opus 7 (1841-1856) pour mezzo-soprano et orchestre sur des poèmes de Théophile Gautier : "Quand viendra la saison nouvelle, Quand auront disparu les froids, Tous les deux nous irons, ma belle, Pour cueillir le muguet aux bois..." (nuitsete.zip, 2.6 k)

(06.96), LES LETTRES PORTUGAISES (1669) : " Considère, mon amour, jusqu'à quel excès tu as manqué de prévoyance. Ah malheureux ! tu as été trahi, et tu m'as trahie par des espérances trompeuses..." (letrport.zip, 17 k).


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