 |
A Adrien Peytel
_
Des poètes que j'ai raillés, Maître Adrien,
D'aucuns ont leur statue ;
Leur nom, sur de l'émail, baptise quelque rue
et les autres n'ont rien !
-
J'ai blagué Moréas, hélas! et des Verlaine
Et des Wilde et des lords
Dont la langue trop précieuse allait vers l'aine
Des Bobette d'alors!
-
Des aèdes venaient de Belgique, de Suisse,
De Suède, du Pérou,
Qui, pour faire leur trou,
Jouaient tout aussi bien du luth que de la cuisse
-
Ces Barbares voulaient «réformer notre vers,»
Importer, dans le Bois Sacré, d'autres essences.
Comme nous n'y voulions rien que des lauriers verts
Nous fîmes les Déliquescences!
-
Paris 5 Février 1913 Henri Beauclair
|