Choses de Théâtre : A propos d’un nouveau décor à transformations au Théâtre de Lisieux (1911).
Saisie du texte : S. Pestel pour la collection électronique de la Médiathèque André Malraux de Lisieux (17.IX.2013)
Texte relu par A. Guézou.
Adresse : Médiathèque intercommunale André Malraux, B.P. 27216, 14107 Lisieux cedex
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Diffusion libre et gratuite (freeware)
Orthographe et graphie conservées.
Texte établi sur l'exemplaire de la Médiathèque (Bm Lx : Norm 31bis) de la Revue illustrée du Calvados, 5e année n°11 novembre 1911.

CHOSES DE THÉATRE
A propos d’un nouveau décor à transformations au Théâtre de Lisieux

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Revue illustrée du Calvados - Novembre 1911 [Pdf]Dans les petits théâtres, où le matériel scénique est fatalement réduit, il est de toute nécessité de posséder des décors susceptibles de s’adapter aux différentes mises en scène du répertoire classique et moderne si  l’on ne veut pas choquer le bon sens et tomber dans de risibles erreurs.

Comme avec de faibles ressources on ne peut pourvoir à toutes les exigences, il faut que le décor appelé à de multiples emplois satisfasse tout au moins à l’encadrement des œuvres dites du répertoire et permette également de parer aux éventualités des nouveautés. Car l’optique, au théâtre, est pour le moins aussi importante que l’acoustique ; l’œil étant impressionné plus rapidement que l’oreille. Dès le lever du rideau, avertir le spectateur, à l’aide du décor, de l’ambiance du sujet, est un puissant facteur du succès.

Le décor qui vient d’être brossé au théâtre de Lisieux par M. Henri Ottin répond à tous ces désiderata en ce sens – pour les intérieurs modernes, bien entendu, car il est impossible de transformer le style d’un décor – qu’il peut prendre différents aspects. D’abord, quatre plantations distinctes : 1° de face en carré ; 2° de côté à pans coupés ; 3° de biais d’un côté ou d’un autre ; 4° de position oblique.

Ce qui permet déjà de donner un aspect pittoresque, vivant, plus intéressant en un mot, que celui ordinairement en usage sur les petites scènes, sempiternellement au point milieu, en boîte carrée, comme disent les gens de théâtre.

D’autre part, toutes ces plantations peuvent passer par les dispositions suivantes : 1° fermé avec portes ; 2° avec fenêtres et couloirs ; 3° baies ouvertes de côté avec fond de découverte laissant apercevoir des appartements divers que l’imagination du spectateur peut de la sorte compléter par la pensée ; 4° le fond ouvert à large baie découvrant vestibule, grande galerie, fond de parc, de place ou d’horizon ; 5° avec baie vitrée à caisson formant véranda, où peut se dérouler des scènes d’arrière-plan, fréquentes dans les comédies modernes.

A cette malléabilité, il y a encore l’élasticité, si ces mots scientifiques peuvent définir en l’occurrence les qualités d’une œuvre conçue dans cet esprit de multiplicité d’emplois tout en conservant son cachet artistique.

Elasticité, en effet, puisqu’il peut se rétrécir ou s’étendre de un à trois plans, c’est-à-dire du tiers au triple de sa surface initiale.

On conçoit aisément quels avantages le régisseur consciencieux ou le metteur en scène habile peut tirer de cette combinaison lorsque, tel est fort souvent le cas, l’habitué est appelé à revoir dans les pièces les plus diverses, les mêmes décorations.





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