LA VIOLENCE


Rosé Sonia & Bourdeyroux Virginie
Saisie informatique par : Guilloux céline & Baron laëtitia


Germinal, est l' un des livres composant la série des Rougon-Macquart. Germinal se caractérise par la violence qui tient une grande place dans son déroulement. C'est l' une des principales raisons pour laquelle la grève échoue. Tout au long du roman, on remarque une progression de cette violence. Nous allons donc étudier dans une première partie, la montée de la violence, dans une seconde, son déferlement et dans une troisième, ses couleurs.

LA MONTEE DE LA VIOLENCE

La montée de la violence est pour une part due à une sorte de réaction des mineurs face à leur impuissance. Cette première manifestation de violence, on la trouve dans la première partie, chapitre IV lorsque Zola écrit "ce matin-là, une goutte s'acharnait dans son oeil, le faisait jurer" Ici, on voit Maheu en prise avec les éléments, il lutte contre la mine. Il refuse de céder aux éléments, alors il réagit par la violence. On le voit par son geste "il donnait de grands coups". Les mineurs sont impuissants aussi devant ceux pour lesquels ils travaillent. Par exemple, lorsque Maheu se trouve face à M. Hennebeau, il lui dit calmement toutes les revendications des mineurs, mais là encore, sa persuasion ne va servir à rien. On sent que la tension monte des deux côtés car chacun trahit des gestes de violence. Les mineurs et leur famille se retrouvent impuissants devant ceux qui sont maîtres de leur survie. Ainsi, Maigrat décide, quand bon lui semble, de leur vendre souvent à crédit les aliments de première nécessité. Lorsqu' au chapitre 4, partie IV, les femmes lui demandent une semaine de crédit en plus, il refuse net, il fait mine de se mettre en colère, d'être violent. Les femmes ne peuvent le supporter, Maigrat est allé trop loin, elles ne peuvent plus supporter de rentrer une fois de plus les mains vides. Cette impuissance accumulée de toutes parts est pour beaucoup dans la montée de la violence car les mineurs n'ont que cette possibilité pour montrer qu'ils sont quand même des humains et qu'ils ont leurs limites d'endurance à la misère et aux mauvais traitements.

La montée de la violence est, d'autre part, due à l'aggravation de la situation. C'est surtout au cours de la troisième partie qu'on voit nettement la progression de la violence. Tout d'abord, l'ingénieur Négrel se fâche à cause des boisages mal faits et leur dit que la compagnie prendra des mesures si le travail est bâclé. En effet, le jour de la paie arrivé, il y a une affiche qui annonce que le boisage sera payé à part. De plus, la paie se révéle être très mauvaise. Le nouveau mode de paiement ne satisfait donc personne, car c'est une façon déguisée de la compagnie de faire des économies sur le dos de ses mineurs. C'est l'une des principales sources de mécontentement. De plus, cette mauvaise paie entraîne le désespoir et la colère du coron tout entier. Enfin, ce qui achève de faire monter la violence et la colère des mineurs est l'éboulement de la mine qui fait un mort et dont Jeanlin arrive à s'en sortir mais gravement blessé. La Maheude fait alors une sorte de bilan de leurs malheurs depuis le début. (maladies, accidents, mariage, mauvaise paie, etc...) Elle devient violente dans ses propos. D'ailleurs elle n'est pas la seule car tout le monde devient violent à cause du climat de tension et de colère qui règne autour d'eux. On sent qu'il va se passer quelque chose de très important par la suite. Tout le monde est arrivé au bout de ses limites. La montée de la violence aboutit forcément au déferlement de la violence, c'est-à-dire à son paroxysme.
On note essentiellement deux sortes de violence : les violences collectives et les violences individuelles.
Les violences individuelles se situent surtout vers le milieu et la fin du roman. On trouve plusieurs fois Chaval qui bat Catherine et il devient de plus en plus violent avec elle au fur et à mesure La violence individuelle la plus importante et qui domine presque tout le livre est la haine entre Etienne Lantier et Chaval. Leur premier regard est rempli de haine, et on les voit se battre à plusieurs reprises. Etienne fini même par tuer Chaval dans la mine. On peut aussi remarquer que quelquefois, Etienne éprouve de la haine envers Rasseneur quand celui-ci lui apprend que la réunion est annulée. Etienne le secoue, se retient de le gifler et sort en claquant la porte. Il y a aussi la Maheude qui est violente envers Catherine lorsque celle-ci vient lui apporter des provisions pendant la grève. Elle se fâche contre sa fille. Bonnemort a fait preuve lui aussi de violence en étranglant Cécile, la fille des Grégoire, venue rendre visite aux Maheu et leur apporter quelques provisions. Cela est assez surprenant car depuis un certain temps, Bonnemort ne réagissait plus. Les enfants sont bercés dans une atmosphère assez violente, comme les adultes. Jeanlin bat Lydie et Bébert qui sont à ses ordres. Il est leur chef. Il leur fait subir beaucoup de misères. C'est aussi lui qui tuera un soldat qui montait la garde au Voreux pendant la grève. Il bascule dans la délinquance. Le déferlement de la violence peut donc être collectif ou individuel.

LE DEFERLEMENT DE LA VIOLENCE

Les violences collectives se manifestent surtout lors des réunions qui sont les moments forts de la violence. Dans la quatrième partie, chapitre 7, on assiste à la réunion dans la forêt près de Montsou. C'est la plus violente car il y a beaucoup plus de monde qu'à la première et aussi parce que les femmes et les enfants y assistent et y participent activement. Pour illustrer cette violence qui éclate, Zola utilise un vocabulaire de phénomènes naturels violents tels que "grondement pareil à un vent d'orage, d'ouragan, etc..." Tout le monde crie, hurle. C'est aussi la première fois qu'Etienne parle aussi violemment. Une folie générale s'empare de la foule: c'est un véritable ouragan de violence. La violence des hommes est comparée à celle de la nature: on sent qu'il va y avoir des affrontements violents.

La deuxième principale violence collective est lorsque les mineurs de Montsou vont détruire les mines des environs tour à tour et qu'ils s'en prennent aussi aux hommes. Là aussi, les femmes et les enfants sont de la partie et ce ne sont pas les moins violents, bien au contraire, ce sont même les pires à certains moments. Par exemple, lorsqu'ils détruisent la salle des machines, la plus importante des violences collectives. En effet, dans la sixième partie, les mineurs ont commencé à lancer des pierres sur l'armée: la tension monte des deux côtés. L' armée riposte en tirant sur la foule. Des femmes, des enfants et des hommes tombent sous les balles. Ce déferlement de la violence est une action de masse, c'est -à-dire que les uns entraînent les autres. Etienne n'arrive plus à les contrôler. C'est cet acte de violence qui sonnera le glas de la grève. C'est ici qu'on voit qu'elle est un véritable échec à cause de la violence qui l'a caractérisée de son début jusqu'à la fin.

LES COULEURS DE LA VIOLENCE

En premier lieu, Il y a le noir. Il exprime la souffrance et l'impuissance, la peur, l'insécurité qui règnent sur la vie des mineurs. Ce sont les germes de la révolte, de la violence future. Le noir donne aussi l'idée du sang. Bien qu'il soit habituellement rouge, lors des morts les plus violentes, du sang noir jaillit comme dans la fusillade ou la strangulation de Cécile. C'est aussi la couleur du charbon, et lorsque Bonnemort crache, il crache du noir, du charbon.

La couleur rouge exprime la violence, la menace. Par exemple, quand Etienne arrive au Voreux, il ressent le rouge de la cheminée comme une menace . Le rouge montre aussi la souffrance, la misère et l'oppression qui sont les raisons essentielles de la révolte sanglante. Le rouge apparaît surtout lors de la mort de Maigrat, tombé d'un toit. C'est un véritable bain de sang. Les colères des mineurs, des femmes et d'Etienne sont rouges. Les expressions "ses yeux de loups injectés de sang", "des yeux pareils à des braises rouges" illustrent bien la colère. Le rouge apparaît aussi à chaque fois qu'une bagarre a lieu, entre Etienne et Chaval. Il y en a toujours un des deux qui ressort blessé. La révolte est illustrée par le rouge, surtout celle des femmes pendant la grève. Zola parle de laurs faces rouges, des femmes rouges, des femmes qui voyaient rouge. Le rouge dans Germinal illustre surtout la violence de la révolution sociale et son apogée.

En conclusion, tout au long de ce roman, la montée, le déferlement et les couleurs de la violence sont très nettement marqués. On voit comment les mineurs sont pris dans l'engrenage de la violence: la violence entraîne la violence. C'est l'une des principales caractéristiques des romans "Zoliens".


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