Alphonse Daudet
Alphonse DAUDET, écrivain français né à Nîmes le 13 mai 1840 et décédé à Paris le 15 décembre 1897.
Oeuvres principales : Les lettres de mon moulin (1866), Le petit chose (1868), Les contes du lundi (1873), Numa Roumestan (1881),....
Les textes présentés sur cette page, d'abord parus dans la presse, composent pour partie le recueil Robert Helmont (Dentu, 1874).
textes établis d'après l'édition des Contes choisis : la fantaisie et l'histoire d'Alphonse Daudet ; avec 2 eaux-fortes de M. Edmond Morin.- Paris : G. Charpentier, 1882.- 497 p.-2 f. de pl.- (Petite bibliothèque Charpentier). On trouvera sur le site Gallica de la BnF une version complète en mode image de cette édition (datée de 1886).

Le singe : "Samedi, soir de paye. Dans cette fin de journée, qui est en même temps une fin de semaine, on sent déjà le dimanche arriver. Tout le long du faubourg, ce sont des cris, des appels, des poussées à la porte des cabarets. Parmi cette foule d'ouvriers qui déborde du trottoir et suit la grande chaussée en pente, une petite ombre se hâte furtivement..."

Le père Achille : "Midi sonne aux cloches des fabriques ; les grandes cours silencieuses s'emplissent de bruit et de mouvement. La mère Achille quitte son ouvrage, la fenêtre où elle était assise, et se dispose à mettre son couvert. L'homme va monter pour déjeuner. Il travaille là tout près dans ces grands ateliers vitrés qu'on aperçoit encombrés de pièces de bois, et où grincent du matin au soir les instruments des scieurs de long... "

Le Cabecilla : "Le bon père achevait de dire sa messe, quand on lui amena les prisonniers. C'était dans un coin sauvage des monts Arichulégui. Une roche éboulée, où un figuier géant enfonçait sa tige tordue, formait une sorte d'autel recouvert - en guise de nappe - d'un étendard carliste aux franges d'argent. Deux alcarazas ébréchés tenaient lieu de burettes..."

Wood'stown : "L'emplacement était superbe pour bâtir une ville. Il n'y avait qu'à déblayer les bords du fleuve, en abattant une partie de la forêt, de l'immense forêt vierge enracinée là depuis la naissance du monde. Alors abritée tout autour par des collines boisées, la ville descendrait jusqu'aux quais d'un port magnifique, établi dans l'embouchure de la Rivière-Rouge, à quatre milles seulement de la mer..."

Salvette et Bernadou : "C'est la veille de Noël, dans une grosse ville de Bavière. Par les rues blanches de neige, dans la confusion du brouillard, le bruit des voitures et des cloches, la foule se presse, joyeuse, aux rôtisseries en plein vent, aux baraques, aux étalages. Frôlant avec un bruissement léger les boutiques enrubannées et fleuries, des branches de houx vert, des sapins entiers chargés de pendeloques passent portés à bras, dominant toutes les têtes, comme une ombre des forêts de Thuringe, un souvenir de nature dans la vie factice de l'hiver. Le jour tombe..."

Le bon dieu de Chemillé... : "Le curé de Chemillé s'en allait porter le Bon Dieu à un malade. Vraiment, c'était pitié de songer que quelqu'un pouvait mourir par un si beau jour d'été, en plein Angelus de midi, le moment de la vie et de la lumière..."


retour
table des auteurs et des anonymes