Paul-Louis Courier d'après Hersent
Paul-Louis COURIER DE MÉRÉ, traducteur et pamphlétaire français né à Paris le 4 janvier 1772, décédé près de Véretz (Indre-et-Loire) le 10 avril 1825.
Oeuvres principales : Lettre à messieurs de l'Académie des inscriptions et belles-lettres (1819), Simple discours de Paul-Louis, vigneron... (1821), Pamphlet des pamphlets (1824),...

Pétition à la chambre des députés pour des villageois que l'on empêche de danser (1822) : "L'objet de ma demande est plus important qu'il ne semble ; car bien qu'il ne s'agisse, au vrai, que de danse et d'amusements, comme d'une part ces amusements sont ceux du peuple, et que rien de ce qui le touche ne vous peut être indifférent ; que d'autre part, la religion s'y trouve intéressée, ou compromise, pour mieux dire, par un zèle mal entendu, je pense, quelque peu d'accord qu'il puisse y avoir entre nous, que tous vous jugerez ma requête digne de votre attention..."

Gazette du village (1823) : "Ce journal n'est ni littéraire, ni scientifique, mais rustique. A ce titre, il doit intéresser tous ceux que la terre fait vivre, ceux qui mangent du pain, soit avec un peu d'ail, soit avec d'autres mets moins simples. Les rédacteurs sont gens connus, demeurant la plupart entre le pont Clouet et le Chêne-Fendu, laboureurs, vignerons, bûcherons, scieurs de long et botteleurs de foin, dont les opinions, les principes n'ont jamais varié, incapables de feindre ou d'avoir d'autres vues que leur propre intérêt, qui, comme chacun sait, est celui de l'Etat ; tranquilles sur le reste, et croyant qu'eux repus, tout le monde a dîné. Paul-Louis, quelque peu clerc, écoute leurs récits, recueille leurs propos, sentences, dits notables, qu'il couche par écrit, et en fait ces articles, sans y rien sous-entendre. Il ne faut point chercher ici tant de finesse. Nous nommons par leur nom les choses et les gens. Quand nous disons un chou, des citrouilles, un concombre, ce n'est point de la cour ni des grands que nous parlons..."

Pamphlet des pamphlets (1824) : "Pendant que l'on m'interrogeait à la préfecture de police sur mes nom, prénoms, qualités, comme vous avez pu voir dans les gazettes du temps, un homme se trouvant là sans fonctions apparentes, m'aborda familièrement, me demanda confidentiellement si je n'étais point auteur de certaines brochures ; je m'en défendis fort. "Ah ! monsieur, me dit-il, vous êtes un grand génie, vous êtes inimitable". Ce propos, mes amis, me rappela un fait historique peu connu, que je vous veux conter par forme d'épisode, digression, parenthèse, comme il vous plaira ; ce m'est tout un..."

Lettre à messieurs de l'Académie des inscriptions et belles-lettres (1819) : "C'est avec un grand chagrin, avec une douleur extrême que je me vois exclu de votre Académie, puisque enfin vous ne voulez pas de moi. Je ne m'en plains pas toutefois. Vous pouvez avoir pour cela d'aussi bonnes raisons que pour refuser Coraï et d'autres qui me valent bien. En me mettant avec eux, vous ne me faites nul tort ; mais d'un autre côté on se moque de moi. Un auteur de journal, heureusement peu lu, imprime : "M. Courier s'est présenté, se présente et se présentera aux élections de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, qui le rejette unanimement. Il faut, pour être admis dans cet illustre corps, autre chose que du grec. On vient d'y recevoir le vicomte Prevost d'Irai, gentilhomme de la Chambre ; le sieur Jomard, le chevalier Dureau de la Malle, gens qui, à vrai dire, ne savent point de grec, mais dont les principes sont connus"..."


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