Catalogue de la Collection Nelumbo : Petite Collection Guillaume.- Edition 1893.- Paris : E. Dentu, 1893.- 44 p. : ill., couv. ill. ; 13,5 x 7,5 cm.


Saisie du texte : S. Pestel pour la collection électronique de la Bibliothèque Municipale de Lisieux (29.VII.1999)
Texte relu par : A. Guézou
Numérisation des images : Marie-Estelle Carbonnel (21.I.2000)
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Diffusion libre et gratuite (freeware)
Texte établi sur l'exemplaire d'une collection particulière.
 

[couv]

couverture

 

[3]

Si est lisvres que ne se peuvent ignorer, si tant plus ne peuvent ne se possesder (Marque de la Collection Nelumbo)
[4]

Hors-texte, tiré du Printemps Parfumé

 

[5]

COLLECTION GUILLAUME
 
CATALOGUE
 
DE LA
 
"COLLECTION NELUMBO"
  1893
 
E. DENTU, ÉDITEUR
3, place de Valois, 3
PARIS

 

[6]
 
Les illustrations
qui ornent ce catalogue sont extraites
des ouvrages parus.

 

                                                    
[7 à 9]
 
En-tête, tiré de Werther

La Collection Guillaume, in-8° Nelumbo, vient de publier son quatorzième volume.
L'incroyable vogue, le formidable tirage de cette nouvelle collection, prouvent qu'on a frappé juste et que le livre d'art a toujours ses amateurs.
Nous ne voulons pas nous en arrêter là. En 1893, non seulement nous poursuivrons notre oeuvre, mais nous prétendons réserver au public de grandes surprises.
On a pu juger de la fidélité que nous mettons à tenir nos promesses. Nous croyons avoir résumé en ces quatorze volumes parus la prétention de ne pas «nous restreindre, mais de «faire un choix entre les joyaux littéraires de toutes les époques comme de tous les pays.
«Des chefs-d'oeuvre modernes ont coudoyé des chefs-d'oeuvre anciens. A côté de la grande littérature européenne, nous avons déjà donné un roman hindou et un roman coréen. Demain ce sera «le délicieux épisode d'amour du Ramayana. Puis viendront la Perse, «l'Arabie, etc., etc.»
Eh bien ! à cet ensemble, tout à la fois de sélection et de généralisation, nos traités avec les grands auteurs contemporains vont nous permettre d'ajouter de magnifiques oeuvres inédites, un admirable chapelet de chefs-d'oeuvre, dans le même format in-8 Nelumbo, et aux mêmes conditions... en somme, une sorte de révolution, dont nous réservons la surprise aux lecteurs, une ère nouvelle pour le livre.

 
Cul-de-lampe, tiré tiré d'Armande
                                                    

 

[10]

Hors-texte, portrait de Werther

 

                                                    
[11 à 15]
 
En-tête, tiré d'Armande

Les volumes de la «Petite Collection Guillaume», in-8° nelumbo, sont illustrés par Conconi, Fournier (Grand Prix de Rome), Gambard, Marold, Mittis, Rossi, etc., et imprimés sur papier de luxe, des fabriques de MM. Outhenin-Chalandre. Les caractères elzéviriens sont gravés spécialement pour cette Collection.
Couverture en trois tirages, illustrée d'une sanguine.

Broché. Prix.......... Fr. 2
Cartonné. Prix.......... Fr. 2 50
 
_____
 

Il est tiré, de chaque ouvrage, quelques exemplaires sur les incomparables vélins de cuve des papeteries du Marais. Le papier contient dans sa pâte, en filigrane, les mots : Petite Collection Guillaume.

Vélin, broché. Prix.......... Fr. 3
 
*
 
CES VOLUMES
ont été imprimés, gravés, brochés et reliés
dans les ateliers de Edouard Guillaume
Editeur-Imprimeur de la Collection Guillaume
105, boulevard Brune, 105
PARIS
 
*
 
IL PARAIT
DEUX VOLUMES PAR MOIS
 
 
*
 
Notre "Cartonnage"
NELUMBO
 
~*~
 

Nous avons hésité longtemps à offrir, autrement que brochés, les volumes de la Petite Collection Nelumbo.

De nombreuses lettres de nos abonnés nous ont signalé les inconvénients du brochage pour des livres aussi fragiles. Il est de fait que ces petits volumes, frais et gracieux au sortir de nos ateliers, ne sont plus que des chiffons sales et informes quand ils arrivent, après bien des péripéties, aux mains de l'acheteur, qui leur donne le coup de grâce en en coupant quelquefois les feuillets avec son doigt ou un bout d'allumette.

D'autre part, les Bibliophiles aimant à faire relier eux-mêmes leur exemplaire, le problème se posait donc ainsi pour satisfaire tout le monde :
  1° A côté des exemplaires brochés, créer un cartonnage de protection, solide, résistant aux chocs, aux ficelles de l'empaqueteur, aux bousculades de l'étalage
  2° Dorer la tête du livre pour éviter au lecteur de couper les pages.
  3° Coudre assez solidement pour ouvrir le livre sans le casser.
  4° Cependant ne pas ébarber ni rogner, et laisser l'exemplaire à l'état de livre broché, en attendant la reliure définitive que fera faire, par la suite, le propriétaire du volume.
  5° Sur le plat, comme motif décoratif, un Nelumbo d'or, (fer dessiné par Mittis).

Les amis du livre préfèreront bien vite se procurer leur exemplaire ainsi protégé : ils pourront attendre, aussi longtemps qu'ils le voudront, le moment de le mettre entre les mains de l'artiste chargé de faire sa dernière et définitive toilette sans craindre l'eau, la poussière, le soleil, tous les subtils ennemis du livre.

Nous inspirant de ces nécessités, nous avons créé le cartonnage Nelumbo, que nous mettons à la disposition des acheteurs de la Petite Collection au prix de 0 fr. 50 en plus du prix fort, soit 2 fr. 50 l'exemplaire.

 
Cul-de-lampe, tiré d'Armande
                                                    

 

[16]

Hors-texte, tiré du Porteur de Sachet

 

                                                    
[17]
 
LISTE
DES
OUVRAGES PARUS
au 15 Janvier 1893
 
~*~
 
B. DE ST-PIERRE. Paul et Virginie.......... I vol.
GOETHE.............. Werther.................. I vol.
NATESA SASTRI. Le Porteur de Sachet.
(Roman hindou)
I vol.
ALPH. DAUDET.. L'Arlésienne.............. I vol.
LORD BYRON.... Le Corsaire............... I vol.
EDGAR POE..... Le Scarabée d'or....... I vol.
CHATEAUBRIAND. Atala........................ I vol.
L'ABBÉ PRÉVOST. Manon Lescaut......... I vol.
ROMAN CORÉEN.. Printemps parfumé.... I vol.
DE GONCOURT.... Armande.................. I vol.
VOLTAIRE........... Candide................... I vol.
DA PORTO.......... Juliette et Roméo..... I vol.
DIDEROT............ La Religieuse........... I vol.
CERVANTÈS...... La Jitanilla............... I vol.
LA FONTAINE..... L'Amour et Psyché.. I vol.
CAZOTTE........... Le Diable Amoureux. I vol.
***
                                                    

 

 

[18]

Portrait de Virginie

 

[19]
 
Fleurs d'Eau

 

[20]

illustration

 

                                                    
[21 à 33]
 
En-tête, tiré de l'Arlésienne

(Figaro, du 27 Août 1892).

Sur la couverture des volumes de la Petite Collection Guillaume, il est une plante délicieuse, trois larges feuilles flottantes au ras de l'eau, trois autres aériennes, puis des fleurs au bout des hampes grêles. Un charme invincible se dégage de cette jolie plante, lorsqu'on la contemple dans son élément, avec la grâce de ses lignes et le très doux mystère de ce qu'elle cache sous les toiles transparentes de l'eau. C'est un Nelumbium, c'est le lotus sacré des Japonais, pseudo-lotus qu'il ne faut pas confondre avec l'immortel nymphæa du Gange, le lotus bleu hindou. La graine est une grosse fève, dont les Japonais se nourrissent ainsi que des Rhyzomes qui donnent un féculent extrêmement délicat.
 
M. Guillaume possède l'original de cette adorable plante, dans sa serre d'eau de la rue de Coulmiers. Elle s'y trouve avec cent autres, tout un monde des eaux, plantes énigmatiques et admirables qui fleurissent sur l'onde, du Gange aux Amazones, du Nil aux lacs de la Suisse, sur les vertes mares silencieuses comme sur les havres des ruisseaux et des fleuves. C'est proprement la manie de M. Guillaume, - mais c'est certes parmi les manies les plus rares, et il y faut autrement de patience, de hardiesse, d'intelligence et d'opiniâtreté que pour réunir des collections d'objets inertes. C'est la lutte avec la nature, la lutte contre le climat, et dans des conditions où rarement cette lutte fut entreprise.
 
Rien de joli, de gracieux, d'élégant, de délicat - voire d'imposant - comme cette pièce d'eau fleurie par une belle matinée de juillet. Les voici d'abord, sur leurs larges feuilles jaillissantes, ces feuilles de velours vert, si douces au toucher, où les gouttes d'eau roulent comme des gouttes de vif-argent, les voici les triomphants Nelumbium : en leurs fleurs divines, tout est lumière, demi-teintes infinies ; une lueur intérieure semble se diffuser en aurore et en aube ; le petit jardin d'or des anthères et des stigmates est un Éden d'amour abrité entre les grands pétales... Puis, voilà tous les pâles, resplendissants, neigeux nymphæa qui rêvent sur les lacs taciturnes.

 
illustration

Voici le jaune hybride de notre nymphæa Alba et du nymphæa Flava de Floride, aux reflets plus fins que les nues au crépuscule ; l'hybride de nymphæa de France et de Zanzibar,

 
illustration

où le rose a la douceur des teintes de cachemire ; voici un scandinave voisinant avec ces filles du soleil. Voici l'hiératique lotus bleu du vieux Gange... les voilà tous enfin, éclatants ou exquis, parmi l'étalement des belles feuilles arrondies sur l'eau tiède, pleines d'une vie, d'une exubérance de plantes qui sont chez elle. Les fleurs s'ouvrent au matin, s'élèvent, boivent la bonne lumière dont elles fabriquent leur beauté - et, délicieuses horloges, se ferment dans l'après-midi à des heures déterminées, se renfoncent, dérobent à l'attachement de la nuit tous leurs jolis pétales, comme de coquettes jeunes femmes se réfugiant dans un nid de soie et de laine.
 
Tandis qu'on les contemple, toute la poésie des étangs, des mares, des anses silencieuses vous pénètre. Ah ! la confuse limpidité où s'allongent les algues fines, le jet tremblant des flèches d'eau, la nage étalée des nénuphars, le monde des insectes plongeurs qui, lourds, remontent de la vase, s'attardent sur la chair un peu violette des roseaux, le mystère du fond troublé par le gargouillis des grenouilles, les eaux toujours tièdes, toujours fiévreuses où la corolle prend la fièvre, l'élégante fièvre qui nuance sa pâleur d'un frisson rose, qui fripe d'une moue nerveuse la pâte fine des grandes feuilles...

En-tête, tiré du Scarabée d'Or

Oui, tout ce joli souvenir des rêves vous reprend devant la serre, mais se décuple par le sentiment de l'exotique, par la lointaine histoire contée par ces exilées fastueuses, sous la vitre de la serre. Elles étalent leur aristocratie étincelante, leur beauté où s'infiltrent un peu de nostalgie, elles ont besoin d'être consolées par des soins merveilleux, par un amour infini qui prévoit leurs besoins, satisfait leurs caprices.

En-tête, tiré du Porteur de Sachet

M. Guillaume s'y entend merveilleusement ; il a l'orgueil de leur santé : - Sont-elles heureuses ! Sont-elles vivaces !... Tout me semble pauvre en comparaison des fleurs d'eau... je voudrais réaliser pour elles - je réaliserai pour elles tout ce que les horticulteurs ont réalisé pour les orchidées, les tulipes et les roses... je veux démontrer qu'aucune fleur terrestre ne peut dépasser leur beauté... et en tous cas, dites-moi, si rien peut se comparer à la merveille de ces feuilles, à l'élégance de ces postures ?
 
Puis le voilà expliquant avec un enthousiasme de lacustre, communicatif, car tout ce qui se dit sur l'eau trouve un écho profond en nous, réveille je ne sais quels atavismes mystérieux, le voilà expliquant leurs moeurs, leurs caprices, les expériences faites dans des vases vitrés, les tâtonnements, les graines arrivant du Japon, du Gange, du Brésil, du Danemark, de la Floride, du monde entier. Et l'écoutant, je regarde tout autour de la serre de grands bambous, hauts comme des peupliers, aux feuilles aiguës et vivaces, qui font plus exotique encore ce gracieux coin de terre transformé par une volonté poétique :
 
- Oui, murmure M. Guillaume... si la lutte pour la vie m'en laissait le temps, quelle joie de créer le type du jardin d'eau... le jardin d'eau qui serait composé de cent jardins d'eau !...
 
Et il nous esquisse ce rêve :
 
Sur un grand étang, d'abord toutes les filles de nos climats, de la lentille d'eau à la populage, des grands nénuphars aux fins sagittaires, de la grande douve à la lambe, et tous les nymphæas, les naïadées, les iridées. A côté, tout ce que l'Afrique et l'Asie et l'Amérique peuvent donner d'aquatiques croissant sur nos latitudes. Pour certaines, comme la miraculeuse vallisnérie, où la fleur mâle, prisonnière sous l'eau, s'arrache de sa tige, va féconder les pistils qui croissent à la surface, on créerait quelque petit canal immobile. Pour d'autres, un frais cours d'eau, où constamment se renouvelle le limpide élément. Pour telles, la pleine lumière, la nudité sous le firmament libre. Pour d'autres, la pénombre, la joie languissante de pâlir, de s'affiner dans le mystère des eaux obscures où l'image des fleurs est de métal assombri, d'obscur étain. Pour d'autres encore, les remous, l'inquiétude, comme lorsqu'elles étaient malmenées par les bêtes et les éléments, par le grouillement de la vie sauvage, luttantes contre l'agressif univers pour fabriquer les ciselures de leur beauté. Pour toutes un milieu choisi, approprié, des eaux variées à l'infini, et dans un même paysage. Enfin, pour les frileuses, des serres disposées capricieusement.
 
Et la Victoria Régia chanterait le grand poème de sa beauté à quelques pas de l'Euryale ferox, le lotus du Gange s'ouvrirait victorieusement non loin du nymphæa Flava de la Floride ou du nymphæa de Zanzibar... le Monde des Eaux étalerait son enchantement supérieur à tous les mondes terrestres, ce Monde des Eaux où tout a commencé, où toute plante et tout animal eut ses ancêtres !...
 
- Voilà mon rêve ! conclut M. Guillaume... Aurai-je jamais assez de loisir et d'eau pour le mener à sa fin ?...

J.-H. ROSNY.
 
Cul-de-lampe, tiré de l'Arlésienne

*****

                                                    

 

[34]
 
Hors-texte, tiré d'Atala

 

[35]
 
L'Art du Livre

 

[36]
 
Portrait de Roméo et Juliette

 

                                                    
[37 à 44]
 
En-tête, tiré de Manon Lescaut

(Figaro, du 22 Oct. 1892).

On a énormément écrit, cette année, sur le krach de la librairie. On a accusé le journal et les suppléments littéraires, les revues à bon marché, la pénurie croissante des «lecteurs de livres». C'est chercher à côté. Le vaste besoin de renouvellement qui agite continuellement les êtres, et qui fait les lois implacables du progrès, voilà le vrai mal dont souffre la librairie.
 
Dans la foudroyante rapidité de l'évolution contemporaine, tout ce qui retarde s'anémie - et la librairie retarde. Après l'effort qui a fait mourir l'ancien livre à 7 fr. 50, après le puissant succès de la glorieuse pléïade des romanciers de 1875 à 1886, peu à peu une langueur est venue, l'ardeur a tari, la littérature a paru abandonnée. On a cherché, on a trouvé des causes secondaires, négligeables. Il suffisait de dire : le public attend une librairie nouvelle et des hommes nouveaux. Les hommes nouveaux viendront-ils ? En tous cas, voici qu'on commence à entrevoir les livres nouveaux.
 
Déjà, quelques essais victorieux avaient attiré l'attention. Mais, à coup sûr, la tentative la plus remarquable, est celle que vient de faire la maison Dentu avec la petite Collection classique Guillaume.
 
Lancée en plein été, à l'époque où la librairie tout entière dort d'un sommeil de plomb, où le mouvement des livres est nul, cette collection classique a du coup balayé l'indifférence du public, et a tout emporté. Elle le méritait, car c'est véritablement une tentation nouvelle, ce sont des livres inattendus, quoique classiques ; bientôt s'y adjoindront des livres nouveaux avec des hommes nouveaux.
 
Oui, voici des livres, pratiquement conçus, fabriqués avec des matières et des procédés inédits. M. Guillaume a renouvelé l'outillage de l'imprimeur. Hanté depuis de longues années de la possibilité de fabriquer des livres-bijoux, aussi bien imprimés, aussi nets, que les chefs-d'oeuvre de l'ancienne librairie, il a résolu ce problème de re-substituer l'impression plane à l'impression cylindrique, il est arrivé à réaliser des merveilles que le tirage à la main avait seul pu réaliser jusqu'à ce jour. Il a joint à cela un état-major de graveurs exquis, découvert des papiers irréprochables - et il en est résulté d'une part des livres de littérature contemporaine qui sont entre toutes les mains, d'autre part cette inimitable Petite Collection.
 
Exquis, ces petits livres, un coup d'oeil vous le dira. Et d'un choix scrupuleux - nullement pris au hasard, jetés comme des feuilles d'automne, mais assemblés avec une méthode précise.
 
Ç'a longtemps été un de mes soucis d'avoir une bonne idée générale des choses qui se sont écrites en ce monde. Je n'avais qu'à lire pour cela les bons auteurs français et étrangers, depuis les temps antiques jusqu'à nos jours, mais c'est le diable de réunir ces bons auteurs, d'en faire un tout bien homogène, assez méthodique pour remplir son but, mais sans l'ennui des collections pesantes et des mauvaises et moroses traductions. Il faudrait chez soi, à sa portée, le moyen de connaître et de savourer les choses, et n'avoir qu'à étendre le bras. Pas de recherches lassantes, et des volumes jolis, faciles à manier, faciles à lire, afin que le chef-d'oeuvre rende ce qu'il doit rendre, afin de ne pas gâter un plaisir d'imagination par quelque triste papier ou quelque atroce gravure.
 
Ce programme est rempli par la Collection Guillaume. Elle offrira ce choix d'ouvrages de tous les temps et de tous les pays, et avec des livres-fleurs, des livres-joyaux, ciselés plutôt qu'imprimés, avec de brillantes gravures des plus charmants artistes.
 
A les lire rien ne gâte l'impression, on goûte le génie des auteurs, la fraîcheur des émotions originales - les angoisses du drame, l'amour, la haine, la douceur des coins intimes et des paysages. Un livre mal fait déflore tant de grâces ! - surtout les héroïnes en pâtissent, car la femme reste coquette même dans notre imagination - et le livre bien fait, et les gravures charmantes semblent une demeure plus habitable pour elles, voire un vêtement plus coquet les fait plus tendres, plus gracieuses, plus vivantes.
 
De plus, par une innovation charmante, la petite collection classique ne s'arrêtera pas aux chefs-d'oeuvre européens : elle englobera la littérature orientale, et c'est un peu cela que symbolise cette énigmatique appellation :

IN-8° NELUMBO.

Un artiste décrivait l'autre jour, dans ces mêmes colonnes, le jardin d'eau, les fleurs rayonnantes et lointaines cultivées par le fantaisiste qu'est M. Guillaume. Cette fantaisie, M. Guillaume l'introduit dans le choix d'une partie de ses livres - et nous lui devrons un coin délicieux de littérature, des romans de l'Inde mystérieuse, de la Chine, du Japon, de la Corée, de l'Arabie, de la Perse, toute une moisson de merveilleux récits ignorés par la majorité, et la plupart inédits en France, inédits en Europe - quelques-uns encore inconnus, même parmi les mieux informés. Tel est le charmant Porteur de Sachet publié en même temps que Werther, Paul et Virginie, Manon Lescaut, L'Arlésienne, Armande, Atala, Le Corsaire, et tel le Printemps Parfumé, le premier roman coréen qui ait paru en langue européenne, et qui est bien la plus captivante idylle, aussi adorable en son genre que la Juliette et Roméo de Da Porto, - qui paraîtra presque en même temps, - ce roman d'amour qui fut digne d'inspirer Shakespeare et qui a peut-être un charme plus pénétrant, une vie plus vraie que le drame qu'en tira le grand poète anglais.....
 
Telle est la surprise savoureuse avec laquelle la maison Dentu vient d'éveiller et d'étonner la librairie engourdie - et l'on nous promet, pour demain, autre chose encore, une collection moderne où à la nouveauté typographique s'ajouterait la nouveauté, l'originalité d'oeuvres tant inattendues :
 
- Vous verrez... vous verrez... - nous disait-on l'autre jour... - une littérature nouvelle est en formation... une fantaisie bien de notre temps à laquelle nous allons ouvrir nos presses au large... vous verrez dans quelques mois... nous étonnerons la librairie !

A. DAUMAS.

                                                    

 

*

 

Table des Gravures
du
Catalogue

 

Marque de la Collection Nelumbo... 3
Hors-texte, tiré du Printemps Parfumé.. 4
En-tête, tiré du Werther...... 7
Cul-de-lampe, tiré d'Armande...... 9
Hors-texte, portrait de Werther....... 10
En-tête, tiré d'Armande..... 11
Cul-de-lampe, tiré d'Armande..... 15
Hors-texte, tiré du Porteur de Sachet.. 16
Portrait de Virginie....... 18
En-tête, tiré de l'Arlésienne..... 21
En-tête, tiré du Scarabée d'Or.... 28
En-tête, tiré du Porteur de Sachet 29
Cul-de-lampe, tiré de l'Arlésienne..... 33
Hors-texte, tiré d'Atala...... 34
Portrait de Roméo et Juliette..... 36
En-tête, tiré de Manon Lescaut...... 37

.......................................................................................
Edouard Guillaume, Imp.-édit., 105, boulevard Brune, Paris.

 

-|-
 
EDOUARD GUILLAUME, IMPRIMEUR-ÉDITEUR
105, boulevard Brune, Paris
 
-|-

 

Collection Le Bambou

 

[4e de couv.]
 
4° de couverture

 

.......................................................................................
Edouard Guillaume, Imp.-édit., 105, boulevard Brune, Paris.

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