[Prospectus]
: Bulletin de censure, tables mensuelles
et critiques de tous les produits de la librairie française,
sous la direction de M. l'abbé Prompsault et de M. le marquis de
Méry de Montferrand.- Paris : Impr. Crapelet, [1843].- 4 p. ; 28
cm.
Saisie du texte et relecture: O. Bogros pour la collection
électronique de la Médiathèque André
Malraux de
Lisieux (03.V.2004 - MAJ le 11.02.2015)
Adresse : Médiathèque André Malraux, B.P. 27216,
14107 Lisieux cedex
-Tél. : 02.31.48.41.00.- Fax : 02.31.48.41.01
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Texte établi sur l'exemplaire de la
Médiathèque (BmLx : 2770).
PRIX DE
L’ABONNEMENT :
5 fr. par an pour toute la France.
8 fr. par an pour l’étranger. |
(Chaque
numéro : 1 franc.) |
Le BULLETIN
DE CENSURE paraît une fois par mois,
au bureau de la Lecture, rue des
Saints-Pères, 64, à Paris. |
BULLETIN DE CENSURE,
TABLES MENSUELLES ET CRITIQUES DE
TOUS LES PRODUITS
DE LA LIBRAIRIE FRANÇAISE,
PUBLIÉES PAR UNE
SOCIÉTÉ D’ECCLÉSIASTIQUES ET D’HOMMES DE LETTRES,
SOUS LA DIRECTION
DE M. L’ABBÉ PROMPSAULT, AUMONIER DES QUINZE-VINGTS,
ANCIEN PROFESSEUR DE PHILOSOPHIE,
ET DE M. LE MARQUIS DE MÉRY DE MONTFERRAND,
ANCIEN MAGISTRAT.
~*~
Extraits du premier numéro du
BULLETIN DE CENSURE.
En donnant à la
portion honnête et
religieuse du public le relevé
critique des ouvrages publiés chaque mois, nous n’avons pas la
prétention de nous poser en Aristarques modernes, et de
décider en
dernier ressort du mérite littéraire des livres dont nous
parlons. Nous
devons dire, aussi, que ce mérite ne nous préoccupera que
médiocrement.
Non, cependant, que nous négligions d’apprécier, dans
chaque ouvrage,
le style et la forme, au point de vue de l’art, mais ce soin ne sera
que l’accessoire de notre tâche, dont le but principal est de
déterminer l’objet, et de manifester l’esprit
de
toutes les publications nouvelles, en recherchant et indiquant la
classe de lecteurs à laquelle elles conviennent ou ne
conviennent pas.
Nous ne nous dissimulons
pas toute l’importance et la
difficulté de
cette mission, mais nous trouverons dans notre conscience le courage et
la force nécessaires pour l’accomplir, sans nous laisser
détourner de
notre but par les inimitiés de plus d’un genre que nous nous
attendons
à rencontrer sur notre route.
Déjà des
hommes qui ont un nom dans la
presse, des plumes depuis
longtemps exercées dans la critique, se sont joints à
nous, pour
contribuer de leurs lumières et de leur talent au bien que nous
nous
proposons.
Nous en prenons ici
l’engagement devant Dieu : nous
poursuivrons sans relâche, et sous quelques formes qu’elles
puissent se cacher, toutes les oeuvres funestes qui corrompent la
France ;
nous les suivront, pour ainsi dire, pas à pas, jour par jour, et
à
défaut de censure ministérielle qui devrait les replonger
dans le
néant, nous exerceront sur elles, de par la morale, une
CENSURE moins efficace, peut-être, mais
qui, nous l’espérons, ne restera pas sans quelque fruit.
Grâce à la
promptitude avec laquelle nous
suivront toutes les
publications nouvelles, les familles honnêtes ne seront plus
exposées à
acheter ou à accueillir comme bons ou inoffensifs des livres
dangereux,
ou à repousser comme mauvais ou douteux des ouvrages moraux et
utiles.
Ceux-ci trouveront dans le BULLETIN
tous les
encouragements qu’ils méritent ; et lorsqu’un directeur de
conscience,
un supérieur de séminaire, un chef d’institution, un
père ou une mère
de famille, un libraire, un cabinet de lecture, seront consultés
sur le
mérite d’un ouvrage nouveau, ils pourront se prononcer sans
crainte et
sans danger.
Quoique nous ne puissions
consacrer que quelques lignes
aux nombreux
ouvrages que chaque mois voit éclore, il nous arrivera
cependant, quand
nous aurons à rendre compte du livre d’une célébrité,
de ne
point isoler cette production particulière de celles qui
l’auront
précédée, et d’éclairer nos lecteurs, par
un regard rétrospectif, sur
l’idée mère et les tendances générales
des ouvrages du même auteur.
On en verra quelques
exemples dans ce premier
numéro.
Nous avons le bonheur de
compter en littérature
quelques amis et
point d’ennemis ; mais qu’on le sache bien, nous ne
connaîtrons ni
amis, ni ennemis, quand il s’agira de juger un livre : la
vérité et
notre conscience, tels seront nos guides : ce n’est point sans
intention que nous insistons sur ce point.
Qu’on ne croie point,
pourtant, que nous voulions nous
faire les
exécuteurs des basses oeuvres littéraires de notre
siècle ; nous aurions
trop à faire, et notre bras se fatiguerait à la besogne.
Nous les
signaleront seulement, sans dépasser les bornes d’une critique
sérieuse, et avant tout catholique et chrétienne,
pour la
forme comme pour le fond ; nous dirons la vérité
comme nous la
comprendrons et où nous croirons la voir, avec
indépendance et fermeté,
sans haine, sans prévention ni acception de personnes ;
nous avons
placé nos principes trop haut pour qu’aucun motif humain puisse
les
modifier ou les altérer.
Le marquis de MÉRY
de MONTFERRAND, l’abbé J.-H.-R. PROMPSAULT.
|
SPÉCIMEN
THÉOLOGIE
DOGMATIQUE ET MORALE.
1. CONFÉRENCES SUR LE DOGME DE LA
PRÉSENCE RÉELLE, et sur la
fréquente communion, par M.
l’abbé Vermot,
missionnaire, chanoine honoraire de Bordeaux, 1 vol. in-12 de 330
pages, à Paris et à Lyon, chez Périsse
frères, éditeurs. Prix……… 3 fr.
Objet. Ce livre a
été composé, comme le dit
l’auteur lui-même, pour rappeler aux fidèles les principes
de la foi sur la présence réelle, et leur retracer, par
une analyse exacte et rapide des doctrines et des usages
immémoriaux de l’Église, les inappréciables
avantages qui découlent d’une fréquente communion.
Le STYLE est simple et facile, plein d’onction, tel que
le sujet le
comporte. Le savant et pieux auteur y laisse couler comme
d’eux-mêmes les trésors d’amour et de charité dont
son âme est remplie pour son Dieu et pour ses frères.
Destination. Ce
livre convient à tous les fidèles ;
mais nous voudrions le voir particulièrement entre les mains de
tous les pécheurs nouvellement ramenés à la
religion ; il produira aussi d’excellents effets sur les
indifférents et les tièdes.
THÉOLOGIE
ASCÉTIQUE.
7. LE LIVRE DES ÉLUS, ou
Jésus crucifié, par le P.
de St.-Jure, revu et publié par l’abbé de St.-Fard,
chanoine de Paris, nouvelle édition. 1 vol. in-12 de 422
pages ; chez Périsse frères, à Paris et
à Lyon. Prix…….. 1 fr. 80 c.
Le même, in-18………… 1
fr.20 c.
Ce livre peut-être considéré comme un des meilleurs
et des plus excellents que nous ayons sur la passion de N.S.J.C.
Le but principal de l’auteur est d’instruire, et par l’instruction, de
touchers les coeurs. Il parle en même temps à l’âme
et à l’esprit, et y porte la conviction avec la persuasion.
Ce livre convient à tous les coeurs animés de l’amour de
J. C., et surtout à ceux qui aspirent à la perfection.
Notice. Le R. P. de
Saint-Jure naquit à Metz en 1588, et par sa
science et sa sainteté, mérita une place illustre parmi
les grands hommes de sa compagnie.
Ses connaissances en tout genre, son érudition, ses lectures et
sa mémoire étaient telles qu’aucun travaux des
Pères, des conciles, des historiens, des philosophes, des
jurisconsultes et des médecins même ne lui était
inconnu, et qu’en marchant avec lui, on était tout surpris de
trouver sur sa route, et d’entendre tour à tour de parler par sa
bouche les plus savants hommes de tous les âges, quand on ne
croyait converser qu’avec un seul.
On pouvait lui appliquer ces mots de saint Jérôme à
Népotien : « C’était une
bibliothèque vivante, mais la bibliothèque de J.
C. » Pectus suum fecerat
bibliothecam Christi.
Le P. de Saint-Jure a composé plusieurs ouvrages, tous empreints
de sa profonde piété et de sa parfaite connaissance des
Pères et des Écritures.
PHILOSOPHIE
CHRÉTIENNE.
26. HISTOIRE DE L’ÉCLECTISME
ALEXANDRIN considéré
dans sa lutte avec le christianisme, par M. l’abbé Prat, 2 vol.
in-8° de 450 pages ; chez Périsse frères,
à Paris et à Lyon. Prix……. 9 fr.
Objet. Tableau des
derniers efforts du paganisme expirant contre le
catholicisme partout victorieux, et réfutation, par les faits de
l’histoire, des doctrines de quelques philosophes modernes qui, au nom
du progrès humanitaire,
ont prétendu que la religion du
Christ, élaborée par l’esprit de l’homme, était
entrée dans le monde naturellement, et comme le fruit de
l’expérience des siècles.
Exécution,
savante et appuyée sur la connaissance
approfondie des Pères et des philosophes de toutes les sectes.
Style, grave, abondant et nourri, que ne peuvent déparer
quelques négligences.
Destination. Ce
livre convient à tous ceux qui lisent pour
s’instruire ; la clarté méthodique qui y
règne le rend accessible aux gens du monde. Les savants loueront
le R. P. Prat de sa bonne table.
|
ROMANS DONT LA
LECTURE DOIT ÊTRE
INTERDITE A LA JEUNESSE.
51. LE CHATEAU DES ATRIDES,
2 vol. in-8°, par M. J. Lacroix.
Objet. Série
de mystérieux forfaits accomplis dans un
sombre et antique château, avec l’accompagnement obligé de
sang, de larmes, de gémissements, de trappes, de souterrains, de
fantômes, de morts, de coups de poignard et de pistolet, voire
même de la visite des gendarmes, et enfin de l’incendie, qui
éclaire pour dénoûment, le meurtre du père
par le fils, et l’enlèvement de la fiancée par le
fiancé.
Style, peu
littéraire.
Esprit, railleur et
léger à l’endroit de la religion et
de la morale. Pour des enseignements utiles, des idées saines,
de la moralité, ces deux grandes qualités qu’Horace exige
des écrivains, néant.
53. LES COEURS
BRISÉS, par madame Louise Colet, née
Révoil, 1 vol. in-8°.
Cet ouvrage est
composé de trois Nouvelles
réunies,
publiées précédemment dans les feuilletons des
grand journaux. Voilà comment nos auteurs, et nous le disons ici
une fois pour toutes, trompent le public et les libraires de province,
en vendant du vieux sous un titre neuf. C’est un pur trafic.
Ces trois nouvelles, sans importance au fond, ont une forme assez
élégante et sont remplies de sentimentalité, cette
manie des écrivains du jour, de tristesse et de lamentations sur
l’existence amère et difficile à porter. Madame Colet
trouve aussi moyen d’y parler d’elle, de sa famille plus ou moins
noble, de ses idées intimes sur ceci et sur cela. De telles
révélations accusent tout simplement un orgueil
exagéré, et ennuient le public. Que fait à la
France littéraire la généalogie obscure de madame
Colet ?
Les pères de familles prudents ne confieront point à
leurs enfants toutes ces rêveries d’un esprit malade et d’un
coeur
vide, qui, sans enseigner le mal ex
professo, désillusionnent
sur la vie, en relâchant les règles des rigoureux devoirs.
Madame Colet est un de nos bas-bleus
les plus florissants et les mieux
appuyés.
56. CONSUELO,
par Mme George Sand, 8 vol. in-8°.
Les volumes de George Sand peuvent lutter de nombre avec ceux de M.
Soulié. Mieux écrits et remplis de prétentions
philosophiques et sociales, ils n’en sont que plus funestes. L’auteur
en cornette continue sa guerre ouverte contre la société
qu’elle essaie de démolir pièce à pièce
(1).
Ce long roman qui n’est plutôt qu’un poëme de
sentimentalité en action, repose sur deux exceptions ;
c’est la méthode ordinaire d’argumentation de George Sand contre
la société.
Huit volumes in-8° se déroulent à perdre haleine sur
un thème faux et usé. Amours heureuses,
désillusions, dégoûts de la vie, cris
d’anathème contre l’ordre social, hymnes et blasphèmes,
oui et non, tout se heurte et s’agglomère dans cet
incommensurable livre. Il n’y manque que de la raison, de la logique et
du respect pour tout ce qui est grand et sacré ici-bas.
65. LES TROIS ROHAN,
par Roger Beauvoir, 2 vol. in-8° de 352 pages
chacun. Prix…. 15 fr.
M. de Beauvoir est un romancier à la mode, couru par cette
portion frivole du public qui consacre ses loisirs à lire des
galanteries plus ou moins mal contées, plus ou moins
historiques, et qui se soucie peu de la moralité de l’oeuvre,
pourvu que son temps soit employé et qu’il s’amuse. M. Roger de
Beauvoir, dont les ouvrages n’ont aucune portée, et qui
dénature l’histoire à plaisir, se plaît, en
général, à nous intéresser aux moeurs
dissolues de la régence, par des scènes lubriques
revêtues d’un style qui vise à l’entrain, et n’est
ordinairement que maniéré et chargé de fausses
broderies. Cette fois-ci, l’auteur à la prétention
d’encadrer dans un triple récit d’intrigue amoureuse, la
Fronde, le siècle de Louis XIV et la Révolution
française. Tel est le sujet des trois
Rohan.
Triste époque que la nôtre, ou le premier écrivain
venu peut impunément abuser des grands noms de l’histoire, et
les faire parader selon ses caprices du moment, dans les pages d’un
livre mercantile !
(1) Voir aux n°11 et 12 de La Lecture, 1re année, p.
507
et 543, les articles consacrés à George Sand par un ERMITE.
|
Extrait du journal L’UNIVERS et L’UNION
CATHOLIQUE
du 26 septembre 1843.
« Les
demandes multipliées adressées chaque
jour au Bulletin de Censure
l’ont obligé à avancer
l’époque de son tirage extraordinaire, que nous avions
annoncé pour le 30 courant, dans notre numéro du 14 de ce
mois.
« Nous en avons sous les yeux un numéro qui justifie
complètement la haute idée que nous avions de cette
importante publication. Soixante-huit ouvrages y sont passés en
revue avec une méthode nouvelle de la plus grande clarté,
qui consiste à envisager chaque livre sous un quintuple
aspect : son objet
ou son but, son exécution, son style, son esprit, et la classe des lecteurs à laquelle il
s’adresse. Vient ensuite un mot sur l’auteur, le tout en
quelques
lignes et avec un style clair, rapide, concis et mordant, qui
répand sur cette lecture un véritable
intérêt, rarement attaché à ce genre
d’ouvrage.
« Les jugements, au point de vue de la morale et de la
religion, sont empreints d’une grande sévérité,
qui offre de sûres garanties aux familles ; moins rigoureux
peut-être au point de vue de l’art, ils ne nous ont pas paru
cependant moins éclairés et moins consciencieux.
« A la suite d’une énergique profession de foi, les
fondateurs repoussent l’intention, qu’on pourrait leur prêter, de
vouloir se faire les exécuteurs
des basses oeuvres
littéraires de notre époque, attendu, disent-ils, qu’il
y aurait trop à faire, et que leur bras se fatiguerait à
la besogne. Mais nous croyons que c’est à tort qu’ils se
défendent d’une pensée qui leur a valu déjà
de si nombreuses sympathies, et qui domine évidemment leur
oeuvre ; une modestie exagérée a pu seule leur
inspirer cette défiance d’eux-mêmes, et les porter
à se faire ainsi illusion sur le résultat
inévitable de leur critique, qui, à en juger par le
numéro que nous avons sous les yeux, nous promet, à
l’endroit de ces oeuvres si bien qualifiées par eux de basses oeuvres littéraires,
non une froide et insignifiante
analyse,
mais une vive, spirituelle et véritable exécution, dont
elles ne se relèveront plus dans l’esprit des gens de bien.
|
« Le
Bulletin de Censure
nous promet, en terminant, un
travail analogue sur les productions mensuelles de nos
théâtres, dont les pièces, imprimées par
masses sous le format léger de livres à bon
marché, vont répandre partout les funestes principes
qu’elles recèlent. Ce travail, exécuté dans la
forme indiquée par le Bulletin,
et laissant de
côté le jeux des acteurs, manque absolument de nos jours,
et promet un remède à l’une des plaies les plus vives et
les plus négligées de notre époque, non moins
corrompue par le théâtre que par les mauvais livres. On
n’y verra pas non plus sans intérêt, au point de vue de
l’art, les différentes phases de la littérature
théâtrale en France.
« Nous avons remarqué avec plaisir que le Bulletin
de Censure ne borne pas son examen aux ouvrages nouveaux,
publiés dans le mois, mais qu’il l’étend aussi à
ceux plus ou moins anciens,
dont il est fait chaque mois des
nouvelles éditions ; c’est le moyen de rendre plus complet
et plus fructueux encore son vaste et méthodique travail.
« Pour nous résumer, il n’est personne, et surtout
pas un de nos abonnés qui ne doivent et ne puisse, vu la
modicité du prix, consulter à chaque instant, pour les
livres nouveaux, ces tables si précieuses de la librairie
contemporaine.
« Outre le bien que la religion et les bonnes moeurs y
gagnent, nous y gagneront encore de voir bien des réputations
usurpées réduites à leur juste valeur par
l’incorruptible indépendance des jugements du BULLETIN DE CENSURE ;
et ce n’est pas un
mince avantage à une
époque où les suffrages du public sont chaque matin
sollicités par une foule de concurrents dont le plus modeste
borne ses humbles
prétentions à Chateaubriand,
Lamartine ou Walter-Scott. » |
Nous terminerons ces
différents extraits en rapportant ici une
des nombreuses lettres qui ont été adressées par
plusieurs illustres prélats, aux fondateurs de la Revue la
Lecture, chargée de la publication du BULLETIN DE
CENSURE, pour
lui exprimer leurs vives et pieuses sympathies, et l’encourager dans
une oeuvre si utile à la religion, à la morale et
à
la société tout entière.
Bourges, le 1er
avril 1842.
MESSIEURS,
J’ai déjà eu l’honneur de vous faire
connaître mes
sentiments sur votre intéressante publication, et je ne fais
aujourd’hui que vous renouveler les mêmes assurances.
J’apprécie, Messieurs, avec mes vénérables
collègues, tout ce qui tend au bien de la religion et de la
société, et je me ferai toujours un devoir de
l’encourager et de l’appuyer autant qu’il dépendra de moi. Je
suis donc tout disposé à seconder vos honorables vues.
Mon concours vous est assuré. Je recommanderai votre oeuvre aux
ecclésiastiques de mon diocèse, toutes les fois que
l’occasion s’en présentera, et j’en appellerai le succès
de tous mes voeux, me félicitant beaucoup d’y contribuer en
quelque chose, si je le puis.
Recevez, Messieurs, l’assurance de la considération
très-distinguée avec laquelle j’ai l’honneur d’être
votre très-humble et très-obéissant serviteur,
J.
M. A. CÉLESTIN, archevêque de Bourges.
Nous avons exposé la
pensée qui a présidée
à la création du BULLETIN DE CENSURE ;
nous avons fait
connaître la marche que nous nous proposons de suivre dans
l'exécution ; nous avons reproduit ici quelques-uns des articles
renfermés dans le premier numéro, afin de donner à
chacun les moyens d'apprécier, à
l'esprit et à
l'oeil la forme morale et matérielle de cette oeuvre ;
nous
avons rapporté le jugement motivé qu'un des principaux
journaux catholiques de France a publié sur le BULLETIN
DE
CENSURE ; enfin nous avons clos cette série d'extraits
par une
lettre d'un savant prélat, dont l'approbation vient de donner
à cette oeuvre une si heureuse consécration, et de si
précieux encouragements à ces fondateurs.
Nous n'ajouterons à ce simple exposé aucune
réflexion ; elle nous paraîtrait superflue après ce
que l'on vient de lire : une oeuvre de cette nature n'a besoin que de
se faire connaître pour être appréciée
à sa valeur.
Notre désir est de la voir pénétrer dans tous les
presbytères, dans toutes les familles, dans toutes les
institutions, si intéressées à surveiller de
près l'esprit de tous
les ouvrages nouveaux ; notre espoir est
d'être secondés par le clergé tout entier et par
tous les amis du bien, dans une pensée déjà si
largement acceptée du public.
Prendre
au bureau de poste de sa localité un bon
de cinq
francs, qui ne coûte à l'envoyeur que 25 centimes,
et
l'adresser, dans une enveloppe non
affranchie, au bureau, rue des
Saints-Pères, n°64.
Pour épargner à l'administration des frais de port de
lettres, plusieurs personnes d'une |
même
localité
pourraient se réunir, comme on l'a déjà fait dans
un grand nombre de villes et de bourgs, pour lui adresser leurs
souscriptions en un seul
mandat de poste et en une seule
lettre,
qui renfermerait lisiblement
les noms et domiciles de tous les
souscripteurs. |
DE L'IMPRIMERIE DE
CRAPELET,
RUE DE VAUGIRARD, N°9.
|