Le Repassage : [Article de l'] Almanach de la servante chrétienne.- 1935.- 3e Année.- Bordeaux : Direction de la Servante Chrétienne, 1935.- 80 p. : ill. ; 21 cm.
Saisie du texte : S. Pestel pour la collection électronique de la Médiathèque André Malraux de Lisieux (21.V.2004)
Texte relu par : A. Guézou
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LE REPASSAGE


La question du repassage est souvent pour la bonne à tout faire une question difficile. Nous vous donnerons donc, cette année, chères Servantes, quelques notions sur le repassage. Cet article, bien que nous ne prétendions pas tout dire, pourra aussi rendre service aux femmes de chambre.

Nous divisons en trois parties nos petites données sur le repassage :
    1° Linge de cuisine.
    2° Linge de table et de ménage.
    3° Linge personnel des maîtres.
 
Avant de parler du repassage proprement dit, disons un mot du matériel de la repasseuse et des conditions générales d’un bon repassage.

LE MATÉRIEL.

Il se compose d’une table à repasser, longue planche plus étroite à un bout qu’à l’autre et recouverte d’un molleton, puis d’un linge blanc. Cette planche doit être appuyée par ses deux extrémités sur des supports, et rester libre au milieu, afin qu’on puisse y passer peignoirs, jupons, robes, etc. La table doit avoir environ 0 m. 80 de hauteur. Une table ordinaire sert parfois. Elle doit être recouverte de vieilles couvertures sans coutures, retenues en-dessous de la table. On met par-dessus une toile de coton bien tendue. On peut aussi habiller une planche de la même façon. Une planchette garnie et montée sur un pied, connue sous le nom de jeannette ou sifran, est très commode pour le repassage des manches et de la layette des bébés.

Une chevrette, support métallique sur lequel on pose le fer pour déplacer le linge ; il peut être remplacé avantageusement par un rectangle d’amiante ou une brique.

Des fers à repasser. Ceux-ci doivent être épais et lourds, afin de bien garder la chaleur et de bien s’appuyer sur le linge. Ces fers d’ordinaire sont en fonte, faciles à entretenir, propres et d’un usage économique. Pour glacer le linge, on emploie des fers bombés en dessous ; pour les bonnets, les emmanchures, etc., on se sert des fers à coques, forme d’oeufs, portés au bout d’une tige fixée à la table ; enfin, pour les volants, les fers à tuyautés. Entre les repassages, les fers doivent toujours être tenus dans un endroit sec, pour éviter la rouille.

Le fer électrique est très agréable, mais coûteux. Il faut veiller à interrompre le courant au moment où l’on suspend le repassage, sinon le fer se surchauffe et se détériore.

Le fer à alcool ou à benzine doit être employé avec grande prudence à raison de l’inflammabilité de ces deux substances.

Les plaques de fonte sont d’un emploi facile et courant. Il faut les choisir épaisses, afin qu’elles conservent mieux la chaleur. Ces plaques peuvent se chauffer sur le fourneau de cuisine ou mieux sur un réchaud à coke ou à gaz ; ce dernier mode offre bien des avantages au point de vue propreté, chaleur et économie.

Le poêle de la repasseuse, petit poêle de fonte qu’on porte généralement au rouge pour que le fer qui s’y trouve appliqué s’échauffe rapidement. Ce poêle, dégageant beaucoup d’acide carbonique, peut présenter des dangers. On y remédie en employant la cloche de la repasseuse, poêle fermé, établi en cheminée chauffé au coke ou à l’anthracite. Cette cloche chauffe rapidement les fers et n’est pas d’un emploi très coûteux.

Voici encore quelques accessoires nécessaires au repassage :

Une planchette à glacer en bois dur et poli.

Quelques torchons de toile pour essuyer le fer et l’essayer.

Des poignées confectionnées avec des morceaux de toile assez solide.

Un récipient contenant de l’eau, avec unchiffon très propre pour effacer les faux plis et humecter les parties trop sèches.

Une bande de flanelle ou de molleton pour le repassage des broderies, des dentelles ou du linge empesé.

Un nouet de cire du papier de verre fin ou de la toile émeri pour nettoyer les fers, surtout dans le repassage du linge empesé.

CONDITIONS GÉNÉRALES D’UN BON REPASSAGE.

Pour que le repassage s’effectue dans de bonnes conditions, il faut :

1° Autant que possible, installer la table de repassage près d’une fenêtre, en pleine lumière.

2° Les fers doivent être très propres ; les nettoyer quand il en est besoin, avec du papier émeri ou même avec de la paille de fer très fine. S’ils sont rouillés, les graisser et les frotter ensuite avec du sable fin, puis les laver, les essuyer et les chauffer tout de suite. Pour faciliter le glissement du fer, on le passe chaud et rapidement sur un nouet de cire et on l’essuie soigneusement. Le passer ensuite sur un torchon afin de ne pas s’exposer à roussir.

3° Disposer sur la table le linge à repasser de façon à placer à sa gauche la partie supérieure de l’objet. Faire glisser devant soi la partie repassée. Au besoin, retenir l’extrémité par des épingles au bord de la table.

4° Procéder par grands coups de fer, dans le sens de la longueur de l’objet. Presser sur le talon du fer en allant et sur la pointe en revenant. De la main gauche, aplanir l’étoffe devant le fer ou la tendre s’il se présente des fronces.

5° Quand le tissu est double, comme dans les pantalons, les manches, etc., s’assurer qu’il n’y a pas de faux plis au-dessous. Repasser les deux faces.

6° Pour qu’il reste bien net, sécher complètement le linge sous le fer.

7° Les broderies, les festons, les dentelles se repassent à l’envers, sur une flanelle, et sont ainsi mis en relief.

8° Pour enlever les taches de roussi, les frotter à l’eau froide. Si la tache persiste, la savonner, la rincer, ou encore la tremper quelques instants dans l’eau chaude additionnée d’eau de javel. Rincer à plusieurs eaux et sécher à l’air. En été, exposer la tache mouillée au soleil ; renouveler l’opération s’il est besoin. En hiver, étendre dehors l’objet mouillé ; dès qu’il est gelé, le rentrer ; au moment du dégel la tache disparaît.

PRÉPARATION DU LINGE A REPASSER.

La veille du repassage, on procède à l’humectage du linge, préalablement empilé par catégories d’objets. Asperger d’eau tiède ou froide successivement toutes les pièces de même genre, les rouler ensemble, les garnitures à l’intérieur. Les ranger dans une corbeille et les recouvrir d’un linge humide.


PREMIÈRE PARTIE.
Linge de cuisine.

Nous entendons par linge de cuisine, tabliers blancs ou de couleur (grossiers), torchons, essuie-mains.

La lessive se fait au dehors ou à la maison. Lorsqu’elle se fait à la maison, il est facile de surveiller l’étendage du linge et de le relever un peu humide ; cette humidité est indispensable pour faire un bon repassage. Le linge humide est placé à plat sur une table ou un tréteau (pour les torchons, tabliers de cuisine, essuie-mains pliés en deux dans le sens de la longueur). Si la lessive se faisait hors de la maison, le linge vous arriverait sec ; il faudrait alors suppléer à ce manque d’humidité, ainsi qu’il a été dit plus haut. Le linge humidifié de la sorte présente un aspect plus lisse, plus uniforme et les plis se marquent plus nettement. Grand avantage pour les pièces que l’on replie après usage, tels que tabliers, serviettes qui rentrent naturellement dans leurs premiers plis. De plus, l’aspect est plus agréable à l’oeil, et au toucher le linge est plus ferme.

Dans bon nombre de familles, le linge de cuisine n’est pas repassé, mais mis en presse. Après avoir plié en quatre dans le sens de la longueur les tabliers (bavette et cordons en dehors), les torchons, les essuie-mains, ils sont empilés sur une hauteur de 20 à 30 centimètres, placés avec régularité, tous les ourlets du même côté ; on pose sur cette pile une pièce de bois assez lourde, après quarante-huit heures environ le linge a pris son pli. Il est alors replié sur lui-même à la grandeur voulue, bien uniformément la marque en dessus, toujours du même côté, et on l’étend plié pour finir le séchage. Si ces objets étaient marqués au milieu, ils devraient être pliés en trois, afin que le chiffre soit apparent, quand le pliage sera terminé. Pour les tabliers de cuisine à bavette, on repasse au fer la bavette et les cordons et on les replie dans l’intérieur du tablier avant de procéder au dernier pliage.

Les tabliers.

On repasse d’abord les cordons et la ceinture, puis le corps du tablier à l’endroit pour lui donner du brillant. Pour cela, on détire un peu en tous sens le tablier, surtout les ourlets et les lisières, puis on le met à plat sur la table à repasser. On passe alors lentement le fer sur le linge, dans le sens de la longueur, de manière à ne pas revenir aux mêmes places, celles-ci étant desséchées par le premier passage du fer ne se repassent plus bien ensuite.

Pliage. – Prendre le tablier par le bas, le plier en deux dans la longueur, le replier sur lui-même dans le même sens. On a ainsi une longue bande qu’on replie en trois en travers, puis on plie la bavette en deux dans la longueur et on l’applique sur le reste et on roule les cordons autour d’une extrémité.

Les torchons et essuie-mains.

Plier les torchons d’abord ourlet contre ourlet, deux fois sur eux-mêmes, donner un coup de fer sur la bande ainsi formée, la plier deux fois et donner un nouveau coup de fer. Les essuie-mains simples ou en rouleau se repassent de même. Avoir soin d’étirer le linge comme pour les tabliers.


DEUXIÈME PARTIE.
Le linge de table et de ménage.

Il s’agit ici des serviettes de tables, nappes, napperons, chemins de table, serviettes à thé, dessus de plateaux, pour le linge de table ; des draps, taies d’oreillers, tabliers, serviettes de toilette, dessus d’édredons, rideaux, stores, brise-bise, pour le linge de ménage.

Linge de table.

Les serviettes de table, d’usage ordinaire, se repassent sans amidon. Etendre la serviette à l’endroit, la lisière sur le bord de la table ; repasser et plier en 3 et 3 le chiffre brodé doit être auparavant repassé à l’envers sur la flanelle ou le molleton.

Pour les services de dîners, on empèse le linge de table à l’amidon cuit presque liquide ou à l’eau de riz.

Préparation de l’amidon.

Lorsqu’on veut obtenir un amidonnage assez souple, comme pour les serviettes de table et les nappes, on garde les objets à amidonner humides. Prendre du bon amidon : amidon de blé ou de pommes de terre, ou mieux amidon de riz, c’est certainement le meilleur. Le point capital est la quantité d’amidon à employer. Cette quantité varie selon le degré de fermeté ou de souplesse qu’on veut donner au linge. D’autre part, plus le linge est épais et spongieux, moindre sera la quantité d’amidon nécessaire, le linge retenant une proportion plus considérable dans son épaisseur. Bien que l’habitude seule puisse donner la proportion exacte, voici quelques données qui seront utiles :

Proportions. – On met environ 50 grammes d’amidon pour 4 litres d’eau et on ajoute, pour l’amidon cru, 10 grammes de borax que l’on a fait dissoudre dans de l’eau bouillante. Cette substance rend le linge ferme et brillant. Pour avoir le linge moins raide, on met plus d’eau, conservant le même poids d’amidon. Le borax peut être avantageusement remplacé par de la cire vierge du savon râpé de la paraffine, substances grasses qui, n’étant pas caustiques, ne brûlent pas le linge.

Proportions pour l’amidon cuit : pour 5 litres d’eau : 30 grammes d’amidon, 10 grammes de borax, 50 grammes de paraffine. (La substance grasse sert à faire glisser le fer.)

Préparation : Amidon cru.

On met l’amidon dans une terrine vernissée ou émaillée, et on verse l’eau froide peu à peu. On délaie l’amidon avec la main ; on obtient d’abord une masse pâteuse, puis un liquide laiteux. L’amidon cru sert pour empeser le gros linge, les jupons raides, etc. On trempe le linge dans ce liquide, en le remuant de telle sorte qu’il s’imprègne uniformément. On le retire, on le tord et on l’essore dans un linge propre jusqu’au repassage.

Amidon cuit.

L’amidon étant délayé à froid comme il vient d’être dit, on y jette dessus la quantité d’eau bouillante nécessaire. S’il n’a pas pris l’aspect d’une colle translucide on y remédie en le faisant cuire jusqu’à 70 ou 80°. La masse prend alors un aspect visqueux, sorte de colle translucide, c’est l’empois cuit. On continue l’ébullition et à 100°, cet empois se transforme en amidon soluble. On arrête l’ébullition lorsque le liquide est devenu transparent. On ajoute alors le borax dissous dans l’eau bouillante et 50 grammes de paraffine. On laisse refroidir le tout. L’amidon cuit est employé pour la lingerie fine : plastrons demi-souples, linge de table, etc. Le linge est plongé encore mouillé dans l’amidon cuit, car cette espèce de colle qu’est devenu l’amidon ne serait pas absorbée régulièrement par la fibre sèche. On plonge le linge dans l’empois cuit dès que la main peut en supporter la température. Prenant chaque pièce séparément on la tourne dans le liquide, on la presse fortement pour faire sortir l’emplois, on la frotte dans toutes ses parties entre les mains ; on la secoue pour effacer les faux plis et on l’étend pour la faire sécher. L’empois se fixe ainsi complètement au tissu. Quand il est bien sec, on humecte un peu le linge et on le roule quelques heures avant le repassage. (Un article spécial donnera plus loin les notions pour l’amidonnage des chemises d’hommes et des tissus légers.)

Serviettes de table.

Les serviettes de table étant amidonnées, on les repasse comme il a été dit plus haut, ayant soin de mettre toujours en relief avec la flanelle le chiffre brodé. Les serviettes sont pliées en trois et en trois. L’eau de riz est souvent employée pour les serviettes et les nappes qui restent ainsi plus souples. Faire bouillir 30 à 40 grammes de riz par litre d’eau pendant un quart d’heure. Filtrer à travers un linge. Tremper les objets dans l’eau de riz obtenue, les serrer. Faire sécher, humecter et repasser.

Nappes.

On déroule les nappes et on les détire, on les plie lisière contre lisière, en laissant la broderie ou la marque d’angle en dessous, en bas et à droite ; on repasse, on ramène le pli du haut sur la lisière, puis on replie dans l’autre sens en deux, puis en trois, en laissant la marque contre la table. Enfin, on retourne, marque dessus pour finir. Si le chiffre est au milieu, ou aux deux bouts, on forme le pli au-dessus et au-dessous pour l’encadrer.

  Napperons. Chemins de table.

Ils s’empèsent et se repassent comme les serviettes (voir ci-dessus).

Serviettes à thé.

Voir ce qui est dit pour les serviettes, mais se plient en deux et en deux. Elles peuvent aussi se plier comme les mouchoirs fantaisie (voir plus loin).

Linge de Ménage. Les Draps.

Les gros draps doivent être étirés dans les deux sens. Les draps fins ne sont pas étirés. Après avoir plié le drap à moitié par le travers, endroit dehors, on le repasse ; puis on le plie de nouveau trois fois sur lui-même, de façon à laisser le grand ourlet dessus. Enfin, on replie la bande ainsi formée en laissant le chiffre au milieu.

Taies d’oreiller.

Repasser à l’envers la bande des boutonnières, puis celle des boutons. Placer ensuite l’ouverture de la taie à gauche et repasser des deux côtés. Les garnitures, les broderies, les initiales se repassent à l’envers sur la flanelle. On boutonne deux ou trois boutons, on replie en trois en hauteur, puis en largeur en laissant le chiffre dessus.

Tabliers.

Repasser à l’endroit et en premier lieu la bavette, les épaulettes, les bretelles, les rubans d’attache ; puis le corps du tablier en plissant avec le fer dans la longueur. (Il s’agit ici des tabliers blancs pour service de table.) Plier en trois dans la longueur sans défaire les plis, puis en trois dans l’autre sens, bavette en dessus, bretelles et rubans d’attache sous la bavette.

Dessus d’édredons. Rideaux. Stores. Brise-bise.

Tremper dans l’empois cuit encore tiède les dessus d’édredons, rideaux, stores, brise-bise, les frotter délicatement pour le faire pénétrer. On n’azure plus ces objets, on leur laisse leur teinte pâle ou bien on ajoute à l’empois : du thé ou du café pour la teinte crème, du safran pour la teinte jaune. Après avoir trempé les objets dans l’empois cuit on peut procéder de deux manières :

1° Laisser complètement sécher les objets amidonnés, les tremper ensuite rapidement dans l’eau, les rouler dans un torchon bien propre jusqu’au lendemain. Ils doivent rester humide pour le repassage.

2° Les dessus d’édredons, rideaux, etc, ayant été trempés dans l’empois on les serre sans les tordre et on les roule dans un linge sec pour enlever l’excès d’empois. On les étend sur des cordes placées à distance pour que les deux pans ne puissent se coller. On les laisse sécher. La veille du repassage, humecter les objets ainsi préparés une première fois, puis une deuxième et une troisième fois, modérément, à quelques heures d’intervalle. Les secouer, les étirer, les plier pour leur donner forme, les rouler dans un linge sec, les festons à l’intérieur.

Repasser sur une couverture de laine blanche, à l’endroit, sauf s’ils sont brodés, les dessus d’édredons, les rideaux, les stores, les brise-bise. Etendre à droit fil, glisser le fer dans le milieu, puis sur les bords, sans sécher ; soigner le feston, éviter de déformer les ourlets et les angles. Pour ce repassage, les fers doivent être très chauds. Essayer de plier les objets pour s’assurer de la régularité du repassage. Le rectifier en étirant le tissu en sens oblique. Achever le repassage, sécher au fer ou au soleil et rouler. Si la planche ou la table était trop étroite pour repasser les dessus d’édredons, rideaux, etc., dans le sens de la longueur, on les mettrait en travers de la planche ou de la table, laissant retomber les extrémités sur un linge propre étendu par terre.

Quelques pièces plus délicates, particulièrement les rideaux ou autres objets très ajourés ou au filet, ne peuvent point être traitées par l’amidon ; on emploie alors l’eau de gomme. Faire dissoudre 125 gr. de gomme arabique dans un litre d’eau tiède : passer à travers une fine passoire, un tamis, une mousseline usagée ou un morceau de rideau. Plonger alors à plusieurs reprises les pièces réservées, les presser fortement, les essorer dans un linge et les laisser reposer deux ou trois heures. Les étirer ensuite doucement et également dans toutes leurs parties, en insistant sur les picots des dentelles. Les étendre sur une surface plane : table à repasser ou tambour spécial garni et recouvert d’un calicot très propre ; les fixer ainsi bien étendues à l’aide d’épingles de laiton (l’acier les rouillerait). Veiller à ne déployer les dentelles ou autres objets qu’au fur et à mesure qu’on pourra les fixer afin d’éviter un séchage rapide. Une fois épinglées, laisser jusqu’à siccité complète. On peu aussi épingler par les picots et étendre sur des cadres les dessus d’édredons, rideaux, etc. On les place ainsi humides et sans se servir du fer on les expose à l’air ou mieux au soleil jusqu’à ce qu’il soient tout à fait secs.


TROISIÈME PARTIE.
Linge personnel des maîtres.

Mouchoirs de poche.

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Etendre le mouchoir à l’endroit, après avoir donné le relief au chiffre, en le repassant à l’envers sur la flanelle, repasser le mouchoir, le plier en quatre et quatre, ou deux et deux suivant la dimension, la broderie dessus. Pour les beaux mouchoirs, faire dans le milieu un ou deux plis couchés dans les deux sens, ou un pli creux également dans les deux sens. Les mouchoirs à pochette se plient en deux et deux, puis de chaque côté du chiffre on fait un pli en biais sans le trop accentuer dans le haut, afin qu’il fasse éventail une fois posé.

Linge de dames. Chemises de jour.

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Etaler la chemise devant soi, repasser à l’envers les garnitures de l’encolure et des emmanchures. Plier le dos en deux, couture sur couture, repasser les deux faces. Remettre la chemise à plat, dos dessous (fig. a), repasser tout le devant. Etendre la chemise, l’encolure placée à gauche. Former un pli plat au milieu du devant, de 8 à 10 centimètres de large, en prenant l’étoffe double : dos et devant ; puis, un ou deux plis de garniture de chaque côté. Retourner la chemise, la plier en trois, l’ourlet à l’intérieur (fig. b). Les chemises de fillettes se plient de la même façon. – On peut aussi plier la chemise de côté. Placer couture sur couture, le dos à l’intérieur, faire un rentré vers le bas, de façon à obtenir une largeur égale à celle de la partie supérieure. Plier en trois, l’ourlet à l’intérieur.

Chemises de nuit.

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On repasse d’abord l’empiècement du dos envers et endroit, puis le col, la garniture du devant et des manches ; puis les manches elles-mêmes, dessus et dessous, en plaçant la saignée devant soi, et en formant un ou deux plis aux fronces d’en bas. On repasse ensuite le corps de la chemise comme celui de la chemise de jour (voir plus haut). On la remet à plat, le devant dessus, on entr’ouvre le devant pour former quelques plis au dos dans la longueur, puis l’empiècement jusqu’au bas. On forme également les plis sur le devant jusqu’au bas et on marque par un pli les deux bords extérieurs ; le bas ne doit pas être plus large que le haut. On retourne la chemise, on place les manches comme dans les figures ci-contre (c, d, e, f, g), puis on les remonte de manière que le volant se voie au-dessus de l’épaule, comme en h. On replie en travers, comme pour les chemises de jour (i, j). Les figures devant servir pour le repassage des chemises d’homme, c’est la chemise d’homme qui est donnée comme type.

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La camisole se repasse comme il vient d’être dit pour la chemise de nuit. Puis on boutonne le devant, on plie chaque côté à la moitié de la couture d’épaule, on aplatit le bord du pli avec le fer. On finit de plier comme il a été dit pour la chemise de nuit.

Les grands tabliers à empiècement et à manches se repassent de la même façon.

Les tabliers noirs et les tabliers de fantaisie se repassent bien humides et à l’envers.

Pantalons.

Tout ce qui est dit pour le linge de dames est dit aussi pour le linge d’enfants. Après les rubans, on repasse d’abord les volants, puis la ceinture, envers et endroit ; puis le fond intérieurement, puis le devant.

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Pour repasser le fond, introduire le fer à l’intérieur du pantalon, et repasser de l’entre-jambes à la ceinture. On retourne pour repasser l’autre côté. On remet le devant dessus, et prenant l’étoffe double, dessus et dessous, on forme des plis en longueur, allant de la ceinture au jarret. Ceci fait, on replie les deux moitiés l’une sur l’autre (fig. k), on rentre le fond (fig. l). Enfin, on replie en travers, ceinture dedans, volant dehors (fig. m).

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Bas.

On les repasse à l’envers et l’on rentre le pied à l’intérieur. Puis, on les plie par paire.

Jupons à volants.

Les jupons légers et souples s’empèsent à l’amidon cuit ; les jupons raides à l’amidon cru (voir plus haut).

On repasse d’abord les cordons et la ceinture ; puis, on passe la planche dans le jupon. On commence par le volant, en repliant le bas ; il faut avoir soin de bien enfoncer le fer à l’origine des fronces. Quand tout le volant est repassé on le soulève, et on repasse le dessous ; puis le corps du jupon droit fil et dans le sens de la longueur. On le retire de la planche et on le plie en deux le long de la couture du devant ; on continue le pliage en longueur, en accordéon, en commençant par le bas. On a ainsi une bande qu’on replie en travers, volant à l’extérieur, ceinture dedans.

Chemisettes et corsages.

Toutes les dentelles et garnitures doivent être d’abord étirées et repassées, même si elles sont tuyautées. – Le tuyautage se fait avec le fer destiné à cet usage. Le tenant par les deux branches, comme si l’on tenait une paire de ciseaux, on introduit l’extrémité chauffée dans le volant à tuyauter ; retenant de la main gauche l’étoffe près du fer, on donne un léger mouvement de gauche à droite aux branchés, on retire le fer et on le place plus loin pour recommencer en ayant soin de laisser la partie tuyautée vers sa droite. – Si la chemisette est à plis, on passe ces plis à l’envers sur le fer à coques bien chaud pour les faire ressortir. Ensuite, on repasse au fer, en ayant soin de laisser les manches à l’envers. On repasse celles-ci à la fin. Pour cela on les remet à l’endroit, et on passe le fer à coques dans l’intérieur.

Les robes d’été.

Ces robes s’empèsent très légèrement à l’amidon cuit ou à l’eau de riz. Elles se repassent toujours très humides et à l’envers, sauf aux parties doublées qu’on repasse à l’envers, puis à l’endroit, à travers un linge ; on les tire en les repassant, dans le sens de la longueur, pour les empêcher de se raccourcir.

Les robes de couleur ne s’empèsent pas à l’amidon qui les tacherait, mais à l’eau de gomme préparée, comme il a été dit plus haut.

Tissus légers.

Les noeuds, cravates, encolures, poignets, ceintures, chapeaux de tissus légers, organdies, mousselines, tulles, dentelles, guipures doivent être repassés de manière à présenter un air vaporeux. Ils doivent donc avoir de la tenue, mais ne pas être cassant, ce qui, au moindre pli, pourrait produire une déchirure. Pour obtenir ce résultat, il faut empeser deux fois ces objets. En premier lieu à l’amidon cuit et en second lieu à l’amidon cru.

Tremper les objets secs dans la gelée transparente refroidie de l’amidon cuit, préparé comme il été dit plus haut ; bien les tapoter entre les paumes des mains, les tordre doucement, les secouer, les essorer en les roulant dans un linge.

Après séchage, les tremper dans l’amidon cru préparé ; les essorer dans un linge. Faire sécher complètement, puis les asperger et les rouler une heure avant le repassage. – Ces colifichets, ainsi traités, gardent plus longtemps leur fraîcheur, et, s’ils ne sont pas sales, peuvent supporter un repassage précédé d’un amidonnage à cru.

Mousseline de soie, déchiffonnage

Ne pas repasser la mousseline de soie. Voici un bon procédé pour la nettoyer et la déchiffonner. Faire tremper les écharpes ou cravates de mousseline de soie pendant vingt minutes dans une eau de savon tiède battue en mousse, presser dans les paumes de la main. Les mettre dans une seconde eau savonneuse, rincer ensuite.

Deux personnes prennent alors les lisières opposées du tissu, et s’éloignent l’une de l’autre de manière à tendre sans excès, on secoue horizontalement une dizaine de fois, l’écharpe se trouve sèche et déchiffonnée.

Linge d’hommes. Caleçons.

Les caleçons se repassent comme il a été dit pour les pantalons de dames, mais au pliage on a soin de mettre la ceinture dehors et les jambes dedans.

Chemises.

Les chemises de nuit et les chemises de jour non amidonnées se repassent et se plient comme les chemises de nuit de dames.

Chemises empesées.

Ces chemises s’amidonnent à l’empois cru (voir plus haut). Pour six chemises d’hommes, il faut environ 100 grammes d’amidon, 10 grammes de borax, 1 litre d’eau.

On plisse successivement dans ses mains le col, les deux parties du plastron, les poignets, on les plonge à plusieurs reprises dans l’empois sans mouiller l’empiècement ni les fronces ; on fait pénétrer cet empois en frottant entre les mains les différentes parties, on les serre ou on les tord légèrement.

On étale la chemise sur la table, on essuie avec un linge mouillé les parties amidonnées et on les étend sur les parties sèches ; on ramène le bas sur le plastron et le col par-dessus, on roule le tout et on laisse reposer une heure ou deux suivant la saison.

Repassage. – 1° Le dos : le plier en deux, dans le sens de la longueur, repasser chacun des côtés et la manche correspondante.

2° Le poignet : le placer devant soi, bien à droit fil, l’envers dessus, le tendre de la main gauche, glisser le fer en soulevant la pointe pour éviter les faux plis. Repasser l’endroit avec les mêmes précautions ; appuyer fortement pour obtenir une parfaite adhérence entre les diverses épaisseurs d’étoffes. Sécher à fond à l’endroit.

3° Le col : le repasser à l’envers, puis à l’endroit, comme il a été dit pour le poignet ; l’arrondir.

4° L’empiècement : le repasser à droit fil, sur le bord de la table, les fronces en dehors.

5° Le plastron : placer la chemise à plat, le dos en dessous, glisser un molleton ou une flanelle à l’intérieur. Tendre le plastron en tenant de la main gauche le col fermé, et le bas de la chemise tiré fortement de la main droite, de telle sorte que l’encolure se forme normalement. Repasser le côté gauche en commençant par le milieu ; imprimer au fer des mouvements circulaires refoulant l’ampleur du tissu à gauche. Repasser de même le côté droit ; pousser l’ampleur vers les boutonnières ; avoir soin de mettre la flanelle entre les deux côtés du plastron sous les boutonnières ; celles-ci doivent être bien superposées – Veiller à ne pas déformer l’encolure, ni à faire biaiser le plastron. Glacer ensuite.

Glaçage. – Il donne du brillant au linge empesé. On glace d’ordinaire le plastron, le col, les poignets des chemises d’hommes. A défaut de fer spécial, on peut employer le fer ordinaire, mais alors l’opération exige une certaine habileté.

La surface à glacer doit être bien sèche et refroidie, le fer très propre chauffé à point, passé sur le nouet de cire et essuyé. – Humecter légèrement la partie à glacer à l’aide d’un linge mouillé et imprégné de savon blanc. Le glaçage se fait sur la planche à glacer, nue, ou sur une planchette de bois très lisse. Appuyer progressivement le fer dans les deux sens de l’étoffe.

6° Repasser les côtés et le bas de la chemise, former les plis du devant au-dessous du plastron.

7° L’empiècement bien séché à l’intérieur, former les plis du dos : en prenant la chemise par le bas, le haut étant maintenu par la main gauche, les plis se forment d’eux-mêmes ; les égaliser, les repasser jusqu’au bas du plastron, le fer glissé à l’intérieur, puis sur toute la longueur en relevant le bas de la chemise.

Rabattre ensuite le col avec précaution, l’arrondir et le fermer avec une épingle.

Le repassage des plastrons empesés est assez difficile parce que la toile colle à la triplure et forme des plis ; lorsque cet inconvénient se produit, on décolle la place froissée avec un linge un peu humide et l’on recommence.

Pour le pliage, donner comme largeur celle du plastron et procéder comme il a été dit pour la chemise de nuit (voir figures précédentes).

Cols et manchettes.

Même repassage que pour les poignets et les cols de chemises d’hommes, commencer toujours par l’envers.

Gilets blancs.

Ils doivent être empesés à l’amidon cuit (voir plus haut). Repasser d’abord le dos, puis les poches sorties, les rentrer ; repasser le col, envers et endroit, enfin les devants, à l’endroit à travers un linge fin, suivant le droit fil en longueur. Passer ensuite à l’envers sur la doublure du devant en s’efforçant de laisser aux devants leur forme bombée.

Vestes et pantalons en toile.

Les amidonner très légèrement à l’amidon cuit si ces vêtements sont blancs, à l’eau de gomme s’ils sont de couleur. Les repasser très humides. Commencer par les parties doublées pour bien les sécher, puis repasser en tirant l’étoffe dans sa longueur pour l’empêcher de se raccourcir. Marquer fortement avec le fer le pli aux manches pour les vestes et aux jambes pour les pantalons.


POUR LES MARTHES DU CLERGE
REPASSAGE DU LINGE D’ÉGLISE.

L’empesage et l’humectage des linges d’église : surplis, aubes, nappes d’autel, etc., se font comme ceux des rideaux. Il n’est pas nécessaire de rouler les aubes et les nappes dans un linge sec avant de les faire sécher, leur empois étant plus léger.

Repasser ces objets sur une couverture de laine propre et au moyen d’une planche s’il s’agit des surplis et des aubes. Il importe surtout de faire le repassage à fil droit, sinon le pliage est difficile.

Surplis et aubes

Repasser :

1° Le col à l’envers et à l’endroit ;
2° Les épaules, sur leurs deux faces, sans les dédoubler ;
3° La dentelle, à l’envers, posée à fil droit sur le bord de la table ;
4° Les manches et le corps, passés dans la planche.

Placer au-dessous une corbeille ou une toile pour protéger l’objet de tout contact malpropre.

Les manches de l’aube se repassent sur les deux faces, les coller et les rafraîchir.

Pliage du surplis.

Plier le surplis en deux dans le sens de la longueur, le dos à l’intérieur, les manches l’une sur l’autre, l’encolure à gauche. Former avec les mains des plis de 2 à 3 centimètres de large, en commençant par les manches. Veiller à les faire de la même dimension sur toute la longueur. Le plissage terminé, attacher le surplis de distance en distance.

On peut plisser de même les aubes, les manches exceptées, lesquelles, le travail terminé, sont enroulées autour du corps de l’aube plié en trois dans le sens de la longueur.

Le plissage est parfois plus facile et plus régulier s’il est fait simultanément par deux personnes.

Corporaux.

Les tremper dans un empois très ferme. Les serrer et les rouler dans un linge sec jusqu’au lendemain. Ils doivent rester entièrement humides.

Avant de repasser un corporal, le disposer à droit fils dans sa longueur et sa largeur sans étirer les angles, afin que le pliage puisse être régulier. Le sécher complètement. Le plier en trois dans les deux sens, l’endroit ainsi que la petite croix placés devant soi, à l’intérieur, et le dernier pli se marquant de gauche à droite.

RANGEMENT DU LINGE DANS LES ARMOIRES

Le repassage étant terminé, on laisse refroidir le linge avant de le serrer dans les armoires. – Les rayons de l’armoire étant époussetés et garnis de papier ou d’étoffe, on y range le linge, laissant les rayons supérieurs pour les objets moins souvent employés. – Mettre à la portée de la main les mouchoirs de poche, chemises, pantalons, etc.

Veiller à mettre les objets de même nature ensemble, par douzaine s’il y a lieu ; il est entendu qu’ils ont tous été pliés de la même façon et dans les mêmes dimensions ; tourner le dos des plis du côté de l’ouverture de l’armoire. Placer en dessous de la pile, le linge fraîchement repassé, de manière que le linge passe à tour de rôle, exception faite pour la réserve, qui cependant doit servir une fois dans l’année.

Toutes les fleurs odorantes, séchées à l’ombre et réduites en poudre peuvent parfumer le linge. Les plus employées sont la lavande et la racine d’iris. Les enfermer dans un sachet de mousseline doublé d’ouate après les avoir mélangées d’un peu de poivre ou de clous de girofle.

Les serviettes de table et les nappes ne doivent pas être parfumées.



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